Ce sont surtout des profils classiques qui étaient recherchés par les employeurs présents à l’édition 2018 de Moovijob, autant dans le secteur des services que de l’industrie. (Photo: Michel Brumat / archives)

Ce sont surtout des profils classiques qui étaient recherchés par les employeurs présents à l’édition 2018 de Moovijob, autant dans le secteur des services que de l’industrie. (Photo: Michel Brumat / archives)

N’en déplaise à ceux qui ne jurent que par l’intelligence artificielle et prédisent la suppression imminente de milliers d’emplois, l’ensemble de l’économie luxembourgeoise est en recherche de main d’œuvre. Et pas seulement de profils ultraspécialisés dans les nouvelles technologies.

Plus de 150 sociétés de tous les secteurs économiques étaient présentes au plus grand salon de recrutement du Luxembourg, qui se tenait à l’European Convention Center Luxembourg (ECCL). Les queues de candidats étaient parfois très longues devant les stands, notamment dans la zone réservée aux banques.

«Nous cherchons plutôt des profils dans l’opérationnel et les fonctions supports comme la comptabilité ou le reporting», explique Catarina Lopes, en charge du recrutement pour UBS Luxembourg. «Avec l’acquisition récente de Nordea, nous recherchons également des spécialistes en conformité.»

Des profils ambivalents

Un discours quasiment identique chez RBC Investor Services Bank, où le besoin en ressources humaines des départements Support reste très élevé, aux côtés de profils spécialisés liés aux métiers plus spécifiques de l’administration de fonds.

Chez ING, l’une des banques pionnières dans le digital, on reconnaît également qu’en attendant que les nouvelles technologies soient au point pour permettre d’automatiser toutes les tâches opérationnelles, des petites mains expertes sont encore nécessaires pour remplir ces tâches.

Les business analysts, en revanche, sont très courtisés. Ces professionnels, qui doivent comprendre et récolter les besoins du terrain et les exprimer en langage informatique pour que les équipes IT conçoivent des solutions adéquates, sont un chaînon essentiel de la transformation digitale.

«Ils ont un profil ambivalent, car ils doivent avoir de bonnes connaissances des métiers de la finance, tout en étant capable de parler le langage informatique», détaille Jonathan Wolter du cabinet de consultance Ausy. «Les qualités humaines sont également indispensables.»

Le besoin d’informaticiens reste donc important. Mais les candidats ne manquent pas dans ce domaine, comme on peut parfois l’entendre. C’est du moins ce qu’affirme Katrien Montulet, de la société de services informatique Brainsourcing.

«Sur les compétences de base, à savoir les développeurs, les testeurs et les business analysts, nous trouvons des candidats sans trop de problèmes», explique-t-elle. «La très grande majorité des CV que nous avons récupérés aujourd’hui sont d’ailleurs des personnes à la recherche d’un emploi et seulement 10% ont déjà un job et souhaitent en changer.»

Surtout des ingénieurs et des profils techniques

Et l’industrie dans tout ça? La vague des nouvelles technologies ne ressemble pas non plus à un raz-de-marée dans ce secteur. Les profils classiques d’ingénieurs et de techniciens étaient les principaux besoins affichés par les entreprises présentes au salon.

Le spécialiste des revêtements de sol Tarkett, qui embauche 500 personnes au Luxembourg, s’est focalisé sur les profils très techniques, principalement des ingénieurs. Même si Karine Collard, associée RH de l’entreprise, avoue rester attentive aux nouvelles technologies. «Nous avons engagé récemment un chargé de veille technologique», confie-t-elle.

L’industrie 4.0 rencontrait par contre plus d’écho chez le fabricant d’outillage et de pièces industrielles Ceratizit. «Nous recherchons des spécialistes en industrie 4.0. C’est une fonction tellement nouvelle qu’elle n’a pas encore de nom spécifique», explique Matthieu Cisowski, le responsable RH du groupe luxembourgeois. «Ces profils doivent avoir des connaissances industrielles, informatiques et être de bons gestionnaires de projets», ajoute Matthieu Cisowski. En d’autres termes, ce sont des perles rares. Et généralement, on ne les trouve pas dans les salons de recrutement.