«L’économie, y compris dans le secteur financier, a bien résisté à la crise, et la croissance s’accélère, portée par des politiques macroéconomiques saines.» Contrairement aux conclusions présentées lors de leur dernière analyse, les experts de l’OCDE voient d’un œil nouveau l’état économique du Grand-Duché. Présenté officiellement ce vendredi, le rapport 2015 met en avant les réformes mises en place au cours des deux dernières années. Et pour la grande majorité des cas, les mesures engagées par la coalition DP-LSAP-Déi Gréng.
Dans le détail, l’OCDE constate que la Place occupe «toujours un rôle décisif» dans l’économie, même si sa part tend à diminuer. Soulignant «la diversification des produits», l’organisation relève toutefois quelques «défis» auxquels sera confronté le secteur financier: «le renforcement des obligations internationales de transparence des activités bancaires» et «l’intensification de la concurrence internationale» au premier chef. Pour améliorer les performances de la Place, l’OCDE recommande ainsi d’«adopter une approche globale de l’évaluation du risque systémique», d’«élaborer des plans de résolution» et de «continuer à coopérer avec les autorités chargées de la réglementation dans des pays n’appartenant pas à l’UE».
Amélioration attendue de l’enseignement secondaire
Des pistes de réflexion accompagnées cependant d’une mise en garde, les experts soulignant que le secteur financier «a peut-être atteint la taille à partir de laquelle la dynamique de sa contribution à la hausse du PIB pourrait s’essouffler». Comprenez que la nécessité de diversifier l’économie ne doit plus seulement être considérée comme une option, mais que les efforts entrepris doivent bel et bien se poursuivre.
Dans ce but, l’OCDE plaide pour le développement du secteur de la recherche-développement, en lien avec un renforcement «de la coopération entre les entreprises, l’Université de Luxembourg et les établissements de recherche», que ce soit au Grand-Duché ou à l’étranger. Un axe de développement qui doit également aller de pair avec une amélioration de l’enseignement secondaire, doté d’un trop fort «taux de redoublement» et qui doit bénéficier d’un meilleur «suivi de la qualité de l’enseignement».
Participation «active» dans la lutte contre la fraude fiscale
Comme en 2012, la question de la promotion de la croissance verte a été mise en avant, les experts plaidant pour des investissements massifs dans le domaine des transports publics, financés par «la taxation des carburants». Mieux, ils plaident pour la possibilité d’«introduire un système de péages de congestion» et la hausse des taxes sur les carburants «afin de supprimer progressivement les écarts de prix avec les pays voisins». Deux projets jusqu'à présent toujours réfutés par les autorités luxembourgeoises.
Afin d’éviter «les risques de tensions budgétaires à moyen terme», le renforcement de la planification budgétaire est vivement conseillé. Une réflexion pour la mise en place d’un «plafond de dépenses pour les administrations publiques» pouvant aider à atteindre cet objectif, estime l’OCDE. Alors que la première demande a d’ores et déjà été appliquée au travers du Zukunftspak, voté en décembre dernier, la seconde est en cours de réflexion. Enfin, la poursuite de la participation «active» aux négociations internationales pour «lutter conte l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices des entreprises internationales» est vivement encouragée. Et ce, quitte à «modifier si nécessaire la législation nationale». À noter par ailleurs que l'OCDE assure que le Forum sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales rendra sa décision en juillet prochain.