Laurent Muller: «L’émergence des fintech a une répercussion majeure sur le secteur financier.» (Photo: Luc Deflorenne)

Laurent Muller: «L’émergence des fintech a une répercussion majeure sur le secteur financier.» (Photo: Luc Deflorenne)

Monsieur Muller, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«Je retiendrais plus particulièrement l’émergence des fintech qui a, comme on peut le constater, une répercussion majeure sur le secteur financier, mais aussi sur le marché de la corporate finance qui est le nôtre. Sur un plan plus personnel, mon frère et moi avons vendu notre activité de domiciliataire et d’administration de fonds d’investissement, l’année dernière, que nous gérions sous le nom de Paddock, pour nous concentrer exclusivement sur nos activités de consulting (organisation, stratégie, corporate finance…) et l’expertise comptable.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«En tant que consultants, nous vendons essentiellement de la ‘transparence’ à nos clients, afin que ces derniers puissent prendre leurs décisions managériales en toute connaissance de cause. Notre rôle s’étend au-delà de l’analyse et concerne également la mise à disposition de nos clients des outils d’aide à la décision, et pour ceci nous devons nous baser de plus en plus sur des outils informatiques pour les servir au mieux.
Dans cette optique, nous venons de lancer des tableaux de bord en ligne qui permettent aux décideurs de consulter à chaque instant les indicateurs clés de leur société via le site www.dashboard.lu. Des outils informatiques tels que celui-ci font effectivement partie des piliers majeurs de notre croissance future. 

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Principalement des personnes ayant leur centre de compétences dans la finance, qui connaissent le marché luxembourgeois, la langue luxembourgeoise et qui ont faim et soif d’apprendre et de s’impliquer.

Quel type de manager êtes-vous?

«Espérons un bon… Mais je n’aime pas trop parler de moi… Je crois qu’un manager, dans notre secteur, doit aujourd’hui laisser de la flexibilité et de la marge de manœuvre à ses équipes tout en les guidant et en assurant le contrôle de la qualité. Il est comme un chef d’orchestre qui donne le ton, mais qui laisse les musiciens agir dans un cadre bien défini. La mission du manager est donc de définir ce cadre, de veiller à ce que tout le monde le respecte et, au final, d’assumer le résultat.
Il en va de pair pour ce qui est du processus décisionnel: il est opportun d’intégrer les équipes en amont en les sollicitant pour avoir différents points de vue. L’esprit d’équipe dans une entreprise fait généralement que toutes les personnes sont au même niveau, bien que la décision finale doit être prise, affirmée et assumée par le manager.

Quelles sont vos principales qualités?

«Mes principales qualités sont, je pense, la rigueur, la persévérance et une bonne capacité d’analyse.

Et vos principaux défauts?

«Il m’arrive parfois de passer trop vite sur les choses.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Sans hésitation: pilote d’avion, car aussi bien l’aviation que les voyages me fascinent. J’aurais bien aimé être ‘pilote de brousse’ quelque part ou sinon pilote de ligne long-courrier.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«À l’image de ce qu’elle est parvenue à être aujourd’hui avec cependant une ouverture vers plus de spécialisations et une orientation plus pointue encore en matière de solutions informatiques, telles que cette plateforme dashboard.lu que nous avons lancée. Mais d’autres solutions sont en cours de développement en ce moment.»