La société Carmat a conçu, par exemple, un cœur artificiel doté d’un système portatif permettant de l’alimenter en énergie et de le contrôler.  (Photo: Fotolia / scharfsinn86)

La société Carmat a conçu, par exemple, un cœur artificiel doté d’un système portatif permettant de l’alimenter en énergie et de le contrôler.  (Photo: Fotolia / scharfsinn86)

Les transplantations ont longtemps constitué l’unique moyen de pallier un organe défaillant. Problème, année après année, les demandeurs sont plus nombreux que les donneurs, et la liste d’attente ne cesse de s’allonger. Pour éviter que des patients décèdent, faute de disposer d’un organe compatible dans les délais, la médecine mise sur la technologie et la création d’organes artificiels (à l’image des pompes cardiaques ou des caméras de vision reliées au cerveau), biologiques ou synthétiques. Ces substituts limitent par ailleurs les risques de rejet et, plus rares, de transmission de maladies inhérentes aux greffes.

L’une des voies explorées par la recherche concerne les organes artificiels ou les aides externes, tels les capteurs de glycémie reliés à une pompe à insuline pour reproduire le fonctionnement du pancréas. La société Carmat a pour sa part conçu un cœur artificiel doté d’un système portatif permettant de l’alimenter en énergie et de le contrôler. Ce cœur artificiel n’est pas destiné à accompagner les patients une vie durant. Il leur permet en revanche de vivre quelques mois en attendant de pouvoir bénéficier d’une transplantation d’organe. D’autres projets portent sur la mise au point de membres ou d’yeux artificiels. 

Exploiter les capacités autorégénératrices des organes 

Pour ce qui est des organes internes plus complexes, comme le foie ou les reins, la solution ne semble pas résider dans des substituts mécaniques ou électroniques. La recherche s’oriente plutôt sur l’ingénierie tissulaire in vivo, qui consiste à forcer l’organisme à réparer un composant déficient. Des avancées spectaculaires ont été enregistrées par l’équipe du professeur Martinod de l’Hôpital Avicenne, près de Paris.

Les chercheurs ont réussi à reconstituer la trachée d’un patient grâce à un bout d’aorte prélevé sur un donneur décédé. Ces techniques s’appuient sur la capacité de régénération du corps humain. Elles dressent des perspectives prometteuses, le professeur Martinod estimant que «petit à petit, on va arriver à recréer des organes de plus en plus complexes, comme le foie ou le poumon». 

Vers une peau humaine bio-imprimée

La recherche se déploie par ailleurs autour de l’impression de tissus qui pourraient, à terme, prendre la place d’organes malades. On parle non plus d’impression 3D, mais de 4D printing. Il ne s’agit plus en effet seulement de reproduire des objets en volumes statiques, mais des éléments «vivants» capables de réagir et d’évoluer en fonction de l’environnement (température, lumière, pression).

Les premières applications de ces technologies sont d’ores et déjà disponibles. Ainsi, la jeune pousse bordelaise Poietis commercialise Poieskin, un modèle de peau totalement humaine fabriqué par bio-impression, assisté par laser et destiné à l’évaluation des produits cosmétiques. Prochaine étape de l’impression 4D? Produire des tissus bio-imprimés destinés à la médecine régénératrice.