Les mesures proposées par la Commission visent à contrer une surcapacité mondiale, une augmentation spectaculaire des exportations et une vague sans précédent de pratiques commerciales déloyales. (Photo: DR)

Les mesures proposées par la Commission visent à contrer une surcapacité mondiale, une augmentation spectaculaire des exportations et une vague sans précédent de pratiques commerciales déloyales. (Photo: DR)

La Commission européenne a proposé ce mercredi une série de mesures destinées – avec l’appui des États membres et des institutions de l’Union européenne – à aider le secteur sidérurgique européen, confronté à des défis à court et à moyen terme importants, dont une surcapacité mondiale, une augmentation spectaculaire des exportations et une vague sans précédent de pratiques commerciales déloyales.

Pour la Commission, les coûts énergétiques élevés et l'évolution des conditions du marché exigent des industries à forte intensité énergétique «qu'elles s'adaptent et qu'elles innovent pour garantir leur viabilité et leur durabilité».

En matière de pratiques commerciales déloyales, la Commission affirme vouloir accélérer l’adoption de mesures antidumping et se dit disposée à présenter des mesures supplémentaires en vue de l’accélération de la procédure générale et de l’amélioration du système actuel qui comprend déjà 37 mesures antidumping et antisubventions relatives à des produits sidérurgiques.

Concernant la surcapacité mondiale, en plus de mesures visant à lutter contre celle-ci, elle dit s’attaquer aux causes sous-jacentes du problème au niveau bilatéral et multilatéral, agissant avec les principaux partenaires de l’Union européenne et dans les enceintes internationales compétentes telles que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Innovation et recherche

La Commission, considérant par ailleurs que la compétitivité à long terme des industries à forte intensité d’énergie «dépend de leur capacité à développer des technologies de pointe dans des domaines tels que l’efficacité énergétique ou le captage et l'utilisation de carbone», ajoute qu’il conviendra de réaliser plus d'investissements privés et publics dans l’innovation, la recherche et les nouvelles technologies.

Pour conserver une industrie sidérurgique moderne et compétitive, elle considère également qu’il faut disposer d'une main-d’œuvre bien formée et qualifiée. Avec la future stratégie pour des compétences nouvelles en Europe, la Commission indique qu’elle tentera de créer des synergies pour investir dans les ressources humaines et dans leurs compétences, en étroite collaboration avec les États membres et les partenaires sociaux.

Enfin, elle conclut sa communication en soulignant que l’industrie sidérurgique pourra prospérer grâce à des politiques ciblées dans des domaines tels que la concurrence, l’énergie, l'échange de quotas d’émissions et l’économie circulaire.

Étienne Schneider satisfait

Réagissant à ces propositions, le vice-Premier ministre et ministre de l'Économie, Étienne Schneider, a rappelé qu'elles faisaient suite à des démarches entamées sous la présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne pour soutenir le secteur de l'acier, ce dont il s'est félicité.

«Il est primordial de rendre les procédures anti-dumping plus efficaces et d’engager des actions avec des partenaires comme la Chine, l’Inde ou la Russie pour s’attaquer aux origines de la surproduction mondiale qui pèse sur les prix du marché de l’acier», a-t-il rappelé, notant encore que la sidérurgie occupe une place stratégique dans la plupart des chaînes de valeur industrielles, telles que l’automobile ou la construction.

«Partant, nous devons rapidement mettre en œuvre le plan d’action» a conclu Étienne Schneider.