Jacek Dominik et Martine Reicherts sont tous deux concernés par la cabale. (Photo: Commission Européenne)

Jacek Dominik et Martine Reicherts sont tous deux concernés par la cabale. (Photo: Commission Européenne)

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel lance un nouveau pavé dans la mare ce lundi en mettant à nouveau à l’index la rémunération des dirigeants européens. Il souligne en effet que les quatre commissaires nommés par les États membres pour effectuer l’intérim entre les élections européennes de mai et l’installation du nouveau collège en novembre toucheront, en tout, environ 500.000 euros en retour.

La rondelette somme – en réalité le fruit d’un calcul plutôt aléatoire sur des données tout à fait publiques – comprend le traitement de base mensuel (entre 20.832,54 euros et 23.147,26 euros pour les personnes concernées), des indemnités d’installation (deux mois de salaire), de résidence (15% du salaire) et de représentation (entre 607,71 et 1 .418,07 euros), mais aussi des sommes reversées à l’issue du mandat, dont notamment une indemnité de relocalisation (un mois de traitement) et la pension. Les anciens commissaires peuvent toucher, à partir de 65 ans, une pension. Les droits dépendent de la longueur du mandat du commissaire, mais ne peuvent excéder annuellement 70% du dernier traitement de base.

Ces montants sont soumis à une imposition progressive allant de 8 à 45% et à un impôt forfaitaire «de crise» de 7%.

Des traitements indécents?

Les quatre commissaires ad interim visés par l’article sont la Luxembourgeoise Martine Reicherts, le Polonais Jacek Dominik, l’Italien Ferdinando Nelli Feroci et le Finlandais Jyrki Katainen (celui-ci devrait d’ailleurs rempiler en novembre dans la Commission Juncker).

Si la légitimité de leur traitement – par rapport aux commissaires «permanents» – ne semble pas contestée, cette publication pose à nouveau la question de la hauteur des rémunérations dans la fonction publique européenne (le traitement d’un commissaire correspond à 112,5% de celui du fonctionnaire jouissant du plus haut grade, AD16) dans un contexte de crise et celle de la pertinence d’un retour de commissaires à Bruxelles dans une période estivale moins bouillonnante.