Martine Hansen, députée CSV, et Sven Clement, député Piraten. (Photo: Maison Moderne)

Martine Hansen, députée CSV, et Sven Clement, député Piraten. (Photo: Maison Moderne)

«Investir dans l’avenir», selon Martine Hansen, députée, CSV

L’investissement dans les compétences est primordial en termes de compétitivité des entreprises et de cohésion sociale. Face aux changements profonds du marché de l’emploi que les nouvelles technologies ont accélérés, les entreprises ont tout à gagner en se mettant à l’heure digitale et en préparant leurs salariés aux nouveaux enjeux. Les pouvoirs publics, quant à eux, ont tout intérêt à accompagner ces changements en soutenant les entreprises, et plus particulièrement les PME, dans leurs efforts en la matière. Investir dans les compétences, c’est investir dans l’avenir!

La formation continue constitue un instrument indispensable pour mener à bien les mutations à venir. Il est dès lors absolument incompréhensible que le gouvernement sortant ait, dans une optique purement mathématique, et sans analyse préalable du dispositif en vigueur, effectué des coupes importantes au niveau des investissements en matière de soutien des entreprises. Une étude qualitative en amont aurait permis une approche objective et réfléchie aboutissant à des solutions en phase avec les besoins de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et de leurs salariés, quel que soit leur niveau de compétences, tout en évitant les éventuels «abus» parfois mis en avant.

Une telle étude aurait aussi permis de réfléchir à d’autres instruments pouvant être mis en place pour perfectionner les connaissances des salariés comme la mise en compte dans le cadre des comptes épargne-temps, que le CSV s’était engagé à introduire dans le secteur privé, d’un certain nombre d’heures de formation. Une telle étude aurait aussi permis de discuter des moyens pour les entreprises de recruter les personnes dont elles ont besoin. Si la gestion des talents est une affaire qui concerne avant tout les entreprises, les pouvoirs publics peuvent s’y associer. Le CSV a plaidé pour la mise en place d’un système d’imposition spécial pour les «expats» afin d’attirer les talents dont notre économie a besoin. Investir dans les compétences, c’est un ensemble de mesures!

«Faciliter l’accès aux instruments de déduction fiscale», selon Sven Clement, député, Piraten

Partant du principe que les entreprises bénéficient directement d’une meilleure qualification de leurs employés, on pourrait se poser la question de l’intervention de l’État dans le cadre de la formation professionnelle continue. En considérant que les entreprises préfèrent par défaut embaucher les candidats les mieux qualifiés – dans leurs limites budgétaires –, on pourrait s’interpeller sur l’inutilité des incitants fiscaux dans le domaine du recrutement.

Si on examine ce sujet de plus près, on remarque cependant vite que toutes les entreprises rencontrent les mêmes obstacles: un manque de personnel qualifié disponible et une concurrence entre le secteur privé et public en ce qui concerne les opportunités de promotion et de développement offertes aux employés.

De ce point de vue, il s’avère nécessaire de soutenir les entreprises afin de contrer les risques de pénurie de talents dans le secteur privé. Le recrutement de talents internationaux et une augmentation de l’offre des formations continues sont – bien qu’il s’agit aussi d’investissements dans le futur de l’entreprise – surtout des investissements d’intérêt collectif et devraient donc bénéficier d’incitants fiscaux. Or, le gouvernement a décidé, en 2017, de réduire ces incitants surtout pour les investissements dans la formation professionnelle continue, ce qui nous semble contradictoire aux déclarations faites en vue de vouloir mieux former la population active!

Les Pirates préconisent de faciliter l’accès aux instruments de déduction fiscale prévus par la circulaire 95/2 du 27 janvier 2014 concernant la déductibilité de frais en relation avec l’embauchage sur le marché international de salariés, en élargissant le cercle de personnes et d’entreprises concernées par des avantages, ainsi qu’une augmentation de l’aide directe prévue pour les investissements en formation professionnelle continue des salariés d’une entreprise.