Silvano Vidale, directeur (avec Tom Gloesener) de l’agence Vidale-Gloesener (Photo: Julien Becker)

Silvano Vidale, directeur (avec Tom Gloesener) de l’agence Vidale-Gloesener (Photo: Julien Becker)

L’esprit d’entreprise, on l’a dans le sang ou on ne l’a pas! Silvano Vidale et son condisciple Tom Gloesener – ils se sont rencontrés au Lycée technique des Arts et Métiers et ont tous deux poursuivi leurs études à Norwich en Angleterre – ont, à n’en pas douter, le goût de l’entrepreneuriat qui coule dans leurs veines. A peine diplômés outre-Manche, ils ont reposé leurs valises au Grand-Duché pour créer, en 1999, leur propre agence de communication. «Nous ne sommes pas pour autant partis dans l’inconnu, rappelle Silvano Vidale. D’une part, nous connaissions le pays, ses spécificités et certaines personnes – le Luxembourg est un grand village –, d’autre part, Tom avait réalisé un projet de fin d’études pour d’Lëtzebuerger Land… qui est toujours notre client aujourd’hui.»

D’année en année, la petite entreprise grandit et gagne en notoriété, au point de ne pas connaître la crise. «Enovos puis Creos nous ont sollicités au bon moment», considère Silvano Vidale. Fin 2008, Vidale-Gloesener est en effet choisie par la société fraîchement créée de la fusion entre Cegedel, Soteg et Saar Ferngas, afin de développer son identité visuelle. Ce travail d’ampleur occupera les forces vives de l’agence durant toute l’année 2009 et début 2010. Le temps que les choses se décantent à l’extérieur…

Faire tomber les barrières

D’autres clients ont bien évidemment sollicité leurs services quand, a contrario, certains autres ont momentanément mis un frein à leurs projets de communication. «Mais nous avons eu la chance de ne pas ressentir la crise. Peut-être parce que nous sommes une petite structure, très flexible, qui travaille dans la diversité et dont la clientèle provient de tous les secteurs d’activité», avance M. Vidale.

On avait annoncé à cor et à cri, lors de l’avènement de l’informatique, la mort à petit feu du print. Pourtant le support papier, «même s’il va souffrir dans les années à venir, ne va pas mourir, estime le directeur de Vidale-Gloesener. Prenez l’exemple des photos numériques. Tout le monde a maintenant son appareil et fait des photos à tout va. Mais qui prend ensuite le temps de les regarder sur écran? On constate ainsi que les photos de qualité sont réimprimées pour garnir un album qu’il est, il est vrai, plus aisé de consulter à tout moment.» Ceci pour illustrer que le support papier, s’il n’a plus la part du lion, et ce depuis longtemps, reste une alternative au tout numérique et ne devrait pas rendre les armes de sitôt.

Toujours est-il que les agences de communication doivent évidemment s’approprier à bras-le-corps les nouveaux médias et les nouveaux outils, supports de communication de l’avenir. «Mais si les médias changent, le processus de réflexion restera toujours le même», tempère Silvano Vidale. Le secteur de la communication est ainsi un monde passionnant où l’inertie n’est pas de mise et les seuls freins sont ceux que l’on se donne personnellement, au travers d’interprétations ou de suppositions qui n’ont pas lieu d’être. «Si nous nous devons d’être réceptifs aux desiderata des clients, il faut également faire preuve de persuasion et argumenter au mieux afin de faire tomber ce type de barrières.»

Cette vision, Silvano Vidale l’a acquise en partie grâce à son professeur d’université Ray Gregory, «qui nous disait en substance que dans chaque projet, il faut pouvoir montrer avant tout l’essentiel» et qui a fait sien le précepte de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe «Less is more» afin de le retranscrire – avec quelques retouches – au monde de la communication.