Bruno Beernaerts (Photo : Julien Becker)

Bruno Beernaerts (Photo : Julien Becker)

Le Luxembourg connaît encore parfois, hors frontière, une image biaisée de paradis domiciliataire de sociétés écran, fictives ou offshore (les épithètes ne manquent pas). « Pourtant, nous sommes à mille lieues du cliché de boîte postale dont on veut parfois encore nous affubler », s’agace Bruno Beernaerts, managing director de Capita Fiduciary. La notion de substance est une réalité dans le pays, que vient accentuer encore un peu plus la nouvelle loi sur l’autorisation de commerce de 2011.

Centre d’affaires ou bureaux propres ?

Sans doute, par le passé, certaines structures luxembourgeoises mues de l’étranger ont-elles fait montre de certaines déviances. Mais elles restent des exceptions et demeurent loin de la représentation d’une réalité locale. Néanmoins, la crise financière puis le marasme économique lié à la crise de la dette souveraine, ont conduit les pays concernés par une « fuite » de capitaux à faire preuve de plus d’agressivité envers les sociétés établies… au Luxembourg notamment. Dans ces périodes difficiles, les raccourcis se font faciles… « De ce fait, beaucoup pensent à tort que les sociétés basées au Luxembourg n’ont pas ou peu de gouvernance. Ce qui, d’après nos observations, est totalement faux : les processus décisionnels se font au Luxembourg, comme il se doit », rappelle M. Beernaerts. Les conseils d’administration se réunissent, au cas par cas, en fonction des besoins de chaque société. Mais « les décisions se prennent ainsi du Luxembourg », martèle-t-il.

Dans l’optique de se focaliser sur leur cœur de métier, de nombreuses entreprises optaient assez systématiquement, il y a quatre ou cinq ans, pour une location d’espace dans un centre d’affaires, leur apportant ainsi un bureau équipé en mobilier et technologies, de même qu’un support administratif complet (réception, secrétariat, etc.). « Aujourd’hui, si beaucoup de sociétés intègrent toujours des business centers, elles ont tendance à y rester moins longtemps qu’auparavant, quittant les lieux après la phase de start-up », observe Bruno Beernaerts.

Le choix d’intégrer un business center ou un environnement dédié est une décision opérationnelle qui incombe à chaque société, selon ses spécificités et ses priorités. « L’avantage d’une installation dans des bureaux en nom propre tient essentiellement au fait de bénéficier de plus d’autonomie, mais également à ce que votre enseigne ne soit pas phagocytée par une série d’autres marques », avance-t-il. Au-delà, les entreprises régulées (par la CSSF entre autres) ont l’obligation de se conformer à de nombreux impératifs de sécurité matérielle et physique. « Ces contraintes lourdes peuvent être incluses dans les services proposés par certains centres d’affaires », dit Bruno Beernaerts. Dans ce cas, un business center apporte un service qui, sinon, serait bien lourd à gérer pour des structures de taille plus modeste.


Express - Bruno Beernaerts

– 48 ans

– Managing director Capita Fiduciary(ex Fidei Fiduciaire) depuis juin 2006
– Partner Deloitte de 1999 à mai 2006