Le RPA permet aux employés de se débarrasser du robot qui est en eux, afin qu'ils se concentrent sur des activités à forte valeur ajoutée. (Photo: Deloitte Luxembourg)

Le RPA permet aux employés de se débarrasser du robot qui est en eux, afin qu'ils se concentrent sur des activités à forte valeur ajoutée. (Photo: Deloitte Luxembourg)

Nous les avons découverts au cinéma ou dans les romans de science-fiction, et les voici parmi nous: des robots effectuant des tâches humaines. Même si l’avenir décrit par les metteurs en scène et les romanciers n’est pas encore tout à fait là, les progrès technologiques qui permettent d’y parvenir sont bien réels.

Aujourd’hui, la plupart des organisations - et plus particulièrement les banques - sont confrontées à d’importants défis internes et externes, accompagnés de changements fréquents au niveau de leur secteur d’activité mais aussi des attentes des consommateurs. Pour survivre, elles doivent concentrer leurs efforts sur la création de valeur pour leurs clients... ce qui implique bien souvent la nécessité d’investir. Elles n’ont d’autre choix que d’optimiser leurs coûts et traquer les inefficacités. Nombre de leurs processus pourraient être plus intelligents qu’ils ne le sont. Certains traversent de nombreux systèmes informatiques qui ne communiquent pas toujours entre eux. D’autres sont tout simplement trop lents. Mais les faire fonctionner plus intelligemment est une option coûteuse. Les organisations en viennent à se rendre compte que l’automatisation dirigée par les robots pourrait s’avérer être la solution qu’elles attendaient.

Des outils qui ont mûri en silence

Au cours des dix dernières années, des outils repris sous l’acronyme de RPA (pour «Robotic Process Automation», soit «automatisation robotique des processus») ont mûri silencieusement pour en arriver au point où ils peuvent à présent être déployés à l’échelle de l’entreprise, très rapidement et à très faible coût. Ils ont la capacité de résoudre un problème récurrent dans le secteur bancaire: l’efficacité médiocre d’un grand nombre de processus. Ils s’appuient en effet bien souvent sur des solutions manuelles, des contrôles opérationnels modestes, des coûts de fonctionnement élevés, ainsi qu’un mix opérationnel et informatique complexe.

L’automatisation robotique des processus est une méthode permettant d’automatiser les processus répétitifs et basés sur des règles. Ces processus transactionnels se nichent généralement dans les back offices ou au sein de centres de services partagés. Le RPA est entièrement basé sur des logiciels informatiques, nous ne parlons pas ici de robots mécaniques humanoïdes. Ces logiciels, désignés sous le nom de «robots», sont utilisés pour capturer le mode d’utilisation des applications IT existantes afin de permettre le traitement des transactions, la manipulation des données et la communication entre une multitude de systèmes informatiques. Exactement de la même manière qu’un humain, les robots utilisent le paysage informatique existant pour exécuter les processus dont ils ont reçu la charge. Ils peuvent bien sûr travailler sur plusieurs processus.

Coûts vs productivité

Grâce aux méthodes de robotisation existantes, les outils de traitement robotiques peuvent aider les entreprises à améliorer l’efficacité de leurs services de manière extrêmement rapide et économique. Ils permettent aux entreprises de redéfinir la manière dont elles conçoivent la gestion de leurs processus, l’infrastructure distante et le travail des back-offices. L’implémentation du RPA apporte aussi un gain d’efficacité considérable. Les organisations dont les opérations sont gérées par des robots constatent non seulement une baisse du coût d’exploitation lié au processus robotisé mais aussi une productivité accrue dans le traitement des transactions, tout en améliorant la qualité du travail en soustrayant les tâches répétitives du registre humain. Le RPA permet de débarrasser les employés du robot qui est en eux pour leur permettre de se concentrer sur des activités à valeur ajoutée forte.

En dépit du battage médiatique qui a entouré les aspects marketing des outils RPA, ils font l’objet d’une forte demande de la part du marché. Les innovations qu’ils ont développées sur ces dernières années visent à répondre aux besoins stratégiques d’efficacité et de changement rapide. Dans le Global Shared Services Survey 2015 de Deloitte, c’est à la technologie RPA que les leaders des services partagés et des Global Business Services ont accordé la plus haute priorité, en la classant plus haut que les logiciels d’analyse de données et que les technologies cloud. L’amélioration continue et l’accroissement du niveau d’automatisation sont confirmés comme priorités stratégiques-clés, et resteront fortement demandés au cours des dix prochaines années.

Le RPA se conforte comme un catalyseur de la transformation des processus d’entreprise et de l’innovation. Même si sa technologie n’est pas encore arrivée à complète maturité, il s’agit d’une tendance ascendante qui se traduira vraisemblablement par une solide croissance, tant en termes d’accroissement des fonctionnalités que d’augmentation du nombre d’implémentations sur le marché au cours des années à venir. L’évolution de cette technologie, combinée à de nouveaux exemples de son utilisation par des acteurs du marché, suscite des attentes élevées qui poussent de plus en plus d’organisations à faire le pas pour implémenter rapidement cet outil.