Les réfugiés sont au cœur du Land qui paraît vendredi. (Photo: Land)

Les réfugiés sont au cœur du Land qui paraît vendredi. (Photo: Land)

Si l’ambiance a tourné et que la population est désormais largement en faveur de l’accueil de réfugiés au Luxembourg, il reste un énorme défi logistique. Trois nouveaux centres de premier accueil provisoires pourront ouvrir d’ici un mois à Strassen, Luxembourg et Ettelbruck, dans l’attente que soient livrés les containers pour les remplacer, au printemps 2016. Sur le terrain, la Croix-Rouge assure le logement de première urgence au Foyer Lily Unden et au Don Bosco à Limpertsberg et le ministère de l’Éducation nationale organise la scolarisation des enfants. Jusqu’au 15 de ce mois, ils étaient près de 300 réfugiés, essentiellement des Syriens, à être arrivés au Luxembourg, doublant ainsi le worst case scenario du gouvernement. Le Land a fait le tour des acteurs pour faire le point sur la situation d’urgence et rencontré des concernés.

Le Kabelsalat fiscal

Au début du printemps, un demi-millier de consultants informatiques ont reçu une lettre déplaisante de l’Administration des contributions directes (ACD). Les consultants se font rattraper par les montages fiscaux qui, des décennies durant, étaient la norme: une moitié claire et émergée, une moitié obscure et immergée. Un salaire de base flat-rate fut déclaré et mis en vitrine sur la retenue de l’impôt, tandis qu’une rémunération parallèle et défiscalisée transita par des comptes offshore ou atterrit sur des cartes Visa prépayées. Si ces schémas sont utilisés par certains CEO et managers, dans le milieu des consultants de l’IT, il fut reproduit à l’échelle de masse. Depuis plus de 20 ans, la fraude fiscale y était devenue le modèle standard. Elle fut mise en place et en œuvre par de nombreux marchandeurs de free-lance, les sociétés de portage ou «umbrella companies». Remontant jusqu’à 10 années en arrière (au-delà commence la prescription), le fisc fait aujourd’hui un redressement fiscal, et les notes sont salées. Les sommes réclamées allant de plusieurs dizaines de milliers à quelques millions d’euros, les concernés ont cinq à six mois pour dégotter l’argent.

Interruption des réformes et allègements fiscaux

Ce week-end, les militants socialistes se réuniront à Remich pour leur université d’été. Le sujet à l’ordre du jour sera la politique du logement, mais l’avenir du LSAP ne laissera personne indifférent. Car après l’échec des Européennes et du référendum, après les sondages désastreux, le parti cherche à se repositionner. Un document de la Fondation Robert Krieps propose un parti plutôt libéral de gauche, mais généreux; des syndicalistes de gauche veulent mettre l’accent sur le social; la direction du parti ne veut pas entraver la discussion, mais en garder le contrôle. Tous espèrent qu’après une interruption des réformes impopulaires, la reprise économique libérera les moyens nécessaires à une réforme fiscale qui permettra au LSAP de se démarquer de ses partenaires libéraux de coalition.