« L’industrie bancaire va mal. Leurs prestataires en subissent les conséquences », expliquait Pierre Castagne, dès 2011. (Photo : archives paperJam)

« L’industrie bancaire va mal. Leurs prestataires en subissent les conséquences », expliquait Pierre Castagne, dès 2011. (Photo : archives paperJam)

Un climat social plutôt lourd semble régner au sein de la filiale luxembourgeoise de Thomson Reuters. À l’occasion de la publication de ses résultats 2012, le groupe international d’informations financières et de technologie a annoncé la suppression de 2.500 postes sur un effectif total de 50.000 personnes dans le monde.

Au Grand-Duché, on se demande encore quel sera l’impact d’un tel programme de réduction des coûts. Contactée à Paris, Sandrine Queroy, responsable des ressources humaines, n’a voulu faire aucun commentaire sur la situation du bureau luxembourgeois et n'a pas souhaité répondre à nos questions.

Néanmoins, selon des témoignages internes, des licenciements sont déjà intervenus au Luxembourg, où le bureau n’emploie plus qu’une trentaine de collaborateurs, contre une quarantaine si l'on s'en réfère aux dernières données officielles disponibles.

Certaines personnes ont déjà été licenciées à titre individuel, d’autres ont été invitées à quitter l’entreprise, d’autres encore se sont vu proposer des postes sans rapport avec leurs réelles compétences, ou encore ont été découragées par des objectifs commerciaux irréalisables. Il y a des départs, mais ils sont discrets, et n’ont pas fait l’objet d’un plan social. Là encore, Sandrine Queroy se refuse à tout commentaire.

Base de clients malade

Thomson Reuters subit de plein fouet et depuis longtemps déjà les conséquences de la crise financière : « Les grand acteurs (Telekurs, Reuters, Bloomberg) sont dans une situation compliquée, car leur base de clients est malade. L’industrie bancaire va mal. Leurs prestataires de services en subissent les conséquences. Notre croissance est modérée. Nous devons revoir nos prévisions globales à la baisse, même si la situation luxembourgeoise est correcte », expliquait dès octobre 2011 Pierre Castagne, responsable de la vente des solutions pour la région Europe-Moyen-Orient-Afrique, et responsable pays pour le Luxembourg.

Contacté ce jeudi, Pierre Castagne n’a pu être joint.

Visiblement, Luxembourg a moins souffert que d’autres bureaux européens, comme Genève ou Paris, mais les difficultés s’amoncellent aussi au Grand-Duché, où les équipes sont de plus en plus souvent contraintes de travailler avec des managers établis dans d’autres pays.