Greenpeace a mené une action devant le siège bruxellois d’Engie Electrabel. (Photo: Eric De Mildt/Greenpeace)

Greenpeace a mené une action devant le siège bruxellois d’Engie Electrabel. (Photo: Eric De Mildt/Greenpeace)

Le Luxembourg pourrait-il voir un jour un cimetière à déchets nucléaires s’installer presque sur sa frontière avec la Belgique? Pour Greenpeace Belgique et Greenpeace Luxembourg, la réponse est oui. Selon l’organisation environnementale, l’Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF), qui a toujours songé à un lieu de stockage dans l’argile de Boom, aurait changé son fusil d’épaule.

«L’ensemble du territoire belge est à nouveau susceptible d’accueillir les déchets radioactifs de haute activité et de longue durée de vie. Donc la couche d’argile d’Ypres et les couches de schiste d’Ardenne belge – non loin du Luxembourg – ne sont pas exclues pour accueillir ces déchets hautement radioactifs», a indiqué Roger Spautz, expert nucléaire pour Greenpeace Luxembourg. C’est pour attirer l’attention sur ce problème qu’une action a été menée ce mercredi matin devant le siège d’Engie Electrabel à Bruxelles.

L’enfouissement n’est pas décidé

Contactée par Paperjam, Evelyn Hooft, porte-parole de l’ONDRAF, explique que «cela fait 30 ans que des solutions de stockage des déchets radioactifs à longue durée de vie font l’objet de recherches en Belgique. Notre laboratoire se trouve dans la couche d’argile de Boom, qui porte ce nom car elle affleure en surface à Boom, mais cela ne veut pas dire que le stockage se fera là. Pour le moment, aucune décision n’a été prise quant à l’avenir de ces déchets.» Concrètement, l’ONDRAF rappelle «que le souhait est d’abord que le gouvernement prenne une décision quant au principe de l’enfouissement technique. C’est évidemment le préalable à tout le reste. Ce n’est qu’ensuite qu’on pourra commencer à réunir toutes les parties prenantes pour entamer des études sur la localisation, la profondeur, étudier la réversibilité, définir le monitoring...»

Un processus complexe et extrêmement long, de nombreuses années seront sans doute nécessaires avant de pouvoir lancer les premières enquêtes. Pour l’ONDRAF, Greenpeace met la charrue avant les bœufs. D’autant que jusqu’à présent rien ne privilégie l’Ardenne plutôt qu’une autre région pour devenir le site d’accueil des déchets des centrales de Doel et Tihange.