Le géant britannique a implanté une batterie de sociétés communiquant entre elles au Grand-Duché. (Photo: Vodafone)

Le géant britannique a implanté une batterie de sociétés communiquant entre elles au Grand-Duché. (Photo: Vodafone)

Le communiqué, puis les relais des agences, ont fait le tour de la presse économique européenne: Vodafone a mis ses comptes dans le rouge à cause de charges fiscales imputables au Grand-Duché de Luxembourg.

En fait, l’annonce concerne le premier semestre de l’exercice comptable 2015-2016 du groupe de télécommunications britannique, et des comptes passant dans le rouge à cause de l'inscription de charges fiscales au Luxembourg datant d'il y a plusieurs années.

Impôts différés

Dans les chiffres, Vodafone annonce une perte nette de quelque 2,38 milliards d’euros, entre le 1er avril et le 30 septembre, contre un bénéfice net de 7,66 milliards d’euros l'année passée à la même époque.

Ce qui fait varier les données, c’est, selon le groupe, l’impact d’actifs ou de passifs d’impôts différés, venant d’activités des années antérieures, au Luxembourg, mais aussi en Allemagne.

Une bonne vingtaine

Le détail n’est pas fourni dans ce scénario, mais le Luxembourg abrite effectivement une série de sociétés de droit luxembourgeois, dont beaucoup sont concentrées rue Edward Steichen, au Kirchberg.

Certaines ont fini d’exister, la plupart sont toujours effectives, sur différents métiers de la gestion ou différentes activités faîtières d’un groupe télécom global, le tout donnant une bonne vingtaine d’occurrences dans le journal officiel.

50 à 65 ans de report de pertes

La stratégie est, dans tous les cas, à l’étalement. «Le groupe prévoit d'utiliser (dans la présentation de ses comptes) ses pertes au Luxembourg pendant une période de 50 à 65 ans», a prévenu Vodafone dans un communiqué, qui estime par ailleurs que la durée pour répartir les pertes en Allemagne couvrira 10 à 15 ans.

Cela étant, le groupe Vodafone n’est pas sur la paille, avec un Ebitda estimé, pour l'ensemble de l'exercice 2015-2016, à entre 16,4 et 16,8 milliards d'euros. Son bénéfice opérationnel a augmenté de 1,7% à 1,3 milliard d'euros, mais a diminué de 5,9% à périmètre et taux de change constants. Le groupe a expliqué avoir enregistré des charges de dépréciation et d'amortissement lié à un vaste plan d'investissement de 19 milliards de livres (26,6 milliards d'euros) en deux ans.