La conception de nouveaux BTS est une initiative des lycées, mais une accréditation du ministère de l’Éducation est nécessaire pour leur mise en place. (Photo: Licence C. C.)

La conception de nouveaux BTS est une initiative des lycées, mais une accréditation du ministère de l’Éducation est nécessaire pour leur mise en place. (Photo: Licence C. C.)

Si la formation tout au long de la vie - en anglais «life-long learning» - est dans toutes les bouches au Luxembourg, les diplômes professionnalisants savent également s’adapter aux nouveaux besoins du marché du travail.

Le ministère de l’Éducation vient d’accréditer quatre nouveaux BTS, qui seront lancés à la rentrée. L’un a été conçu par le Lycée technique d’Esch-sur-Alzette et concerne le «cloud computing». Les trois autres sont proposés par le Lycée des arts et métiers et se concentrent sur l’internet des objets (IoT) et le monde du jeu vidéo à travers la programmation d’un côté, et la partie artistique de l’autre.

«Il s’agit d’une formation très spécialisée et nouvelle non seulement pour le Luxembourg, mais également pour la Grande Région», explique Marc Schmit, le coordinateur du BTS cloud computing au Lycée technique d’Esch-sur-Alzette. «Déjà plusieurs entreprises nous ont fait part de leur souhait de devenir partenaire de cette formation.»

Une récompense à Cannes

Répondre à une demande du marché est aussi la logique qui a conduit le Lycée des arts et métiers à développer ses trois nouveaux diplômes. «Tous les BTS que nous créons sont conçus pour permettre une intégration directe des étudiants sur le marché du travail», rappelle Fabrice Roth, attaché à la direction du Lycée des arts et métiers.

Il faut dire que son établissement a lancé le premier BTS du Luxembourg, il y a 25 ans. Il s’adressait au dessin d’animation, et l’un des anciens diplômés, Alexandre Espigares, a obtenu en 2014 une récompense à Cannes pour son court-métrage «Mr Hublot». Une grande fierté pour un lycée qui a toujours cru dans l’enseignement professionnel.

En formant nos talents sur place, nous pourrons plus facilement les retenir.

Marc Lis, manager du cluster Creative industries

Le Lycée des arts et métiers compte, avec ces trois nouvelles formations, neuf BTS. Celui d’Esch-sur-Alzette en propose désormais deux.

«En formant nos talents sur place, nous pourrons plus facilement les retenir, même si certains choisiront d’avoir une expérience à l’étranger», explique Marc Lis, le manager du cluster Creative industries, qui a soutenu les dossiers des deux BTS dans le secteur du jeu vidéo. «Une société sud-coréenne active dans ce secteur s’est installée au Luxembourg, avant de plier bagage un an plus tard, faute de main-d’œuvre spécialisée. Il y a donc un vrai besoin.»

Un lien étroit avec les entreprises

La conception de diplômes professionnalisants est une initiative des lycées. Mais pour être accréditée par le ministère de l’Éducation, elle doit répondre à plusieurs critères, notamment celui de sa pertinence sur le marché de l’emploi.

Le rapport entre les établissements secondaires et les entreprises est donc très étroit dans la préparation des dossiers soumis aux autorités. «Nous avons eu des contacts avec une vingtaine d’entreprises, qui nous ont non seulement fait part de leur besoin de spécialistes dans le cloud computing, mais ont aussi été impliquées dans la réflexion du cursus», témoigne Marc Schmit, qui précise que ses étudiants sortiront du BTS avec plusieurs certifications logiciels attribuées par les éditeurs eux-mêmes.

«Nous avons également dû faire une étude de marché pour laquelle nous avons été en lien constant avec des acteurs du secteur», note pour sa part Fabrice Roth. «C’est grâce à ce genre de discussions que nous avons ajouté un module sur la cybersécurité dans le BTS IoT. Ce qui n’était pas prévu initialement.»

Une évolution nécessaire

L’accréditation des nouvelles formations par le ministère est obligatoirement validée par un comité composé d’experts internationaux et doit être renouvelée tous les cinq ans. Mais le contenu du cursus peut évoluer entre temps. «Non seulement il peut, mais il doit», estime d’ailleurs Fabrice Roth. «Nous avons procédé à six changements en huit ans pour notre BTS informatique, pour enlever ou rajouter des cours et ainsi s’adapter aux évolutions de ces métiers.»

L’accréditation de ces quatre nouveaux BTS a été validée le 21 juin. Le timing n’est pas très adéquat pour promouvoir, d’ici la rentrée, ces nouvelles formations. Mais au Lycée technique d’Esch-sur-Alzette comme à celui des arts et métiers, on est confiant quant au fait que les places seront remplies d’ici septembre. Chacune des promotions sera composée d’une quinzaine d’étudiants.