La «nouvelle dynamique» impulsée par Theresa May dans son discours de Florence peine encore et toujours à porter ses fruits. Jeudi, au sortir du cinquième round de négociations, ni Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne, ni son homologue britannique, David Davis, ne faisaient part de solutions concrètes. Même partielles.

Si tous deux n’ont eu de cesse d’affirmer «avoir des objectifs partagés», ils n’ont pu une nouvelle fois que faire état «du travail important qu’il reste encore à effectuer» pour mettre fin «aux divergences qui subsistent». Côté européen, la ligne fixée par le Conseil européen le 29 avril reste plus que jamais d’actualité, à savoir le règlement des questions liées aux droits des citoyens impactés directement par les conséquences du Brexit, le maintien du processus de paix en Irlande du Nord et le paiement par Londres des engagements financiers «qui ont été pris à 28 et qui devront être payés à 28».

Avec une volonté politique, des avancées décisives sont à notre portée dans les deux mois.

Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE pour le Brexit

Trois points sur lesquels aucune avancée n’a été enregistrée, a déploré jeudi Michel Barnier, parlant même «d’impasse particulièrement préoccupante» sur la question de la facture de divorce. Et ce, en dépit de la promesse faite par la Première ministre britannique d’engager le Royaume-Uni dans cette voie. «Nous n’avons pas d’accord sur des engagements spécifiques, cela viendra plus tard», a indiqué pour sa part David Davis. Quelques minutes plus tôt, Michel Barnier avait, lui, assuré qu’aucune négociation sur cette question n’avait eu lieu au cours de ce cinquième round, «seulement des échanges techniques.»

Malgré le discours du négociateur britannique qui mettait en avant «les progrès tangibles qui ont été réalisés depuis le mois de juin», son homologue européen a réitéré sa volonté «de ne pas recommander au conseil européen de la semaine prochaine d’entamer les discussions sur la future relation qui devra être solide, ambitieuse et durable.» Malgré le sur-place des négociations, Michel Barnier a tout de même assuré «rester persuadé (…) qu’avec une volonté politique, des avancées décisives sont à notre portée dans les deux mois qui viennent.»

Soit la position dévoilée mercredi par Donald Tusk, président du Conseil, qui avait brandi la menace d’une révision des objectifs de l’UE en cas de maintien de la situation de blocage. «Nous entendons dire à Londres que le gouvernement britannique se prépare au scénario d’une sortie ‘sans accord’. L’UE ne travaille pas sur un tel scénario. Nous négocions avec bonne foi et nous espérons toujours que le ‘progrès suffisant’ sera possible d’ici décembre», avait-il assuré. «Cela dit, s’il s’avère que les discussions se poursuivent à un rythme lent, et que ce ‘progrès suffisant’ n’a pas été atteint, alors nous devrons, avec nos amis britanniques, réfléchir à la direction que nous voulons prendre.»