Dogwalker – La société qui propose de promener les chiens emploie 13 personnes. (Photo: Matic Zorman)

Dogwalker – La société qui propose de promener les chiens emploie 13 personnes. (Photo: Matic Zorman)

En Europe, ce sont les Français qui détiennent le plus de chiens: 7,3 millions, soit un peu plus de 1 pour 9 familles.

Au Grand-Duché, fin décembre 2017, les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture recensaient précisément 42.726 chiens. Soit en moyenne 1 pour 14 familles. Calcul qui n’inclut évidemment pas «les milliers de chiens qui n’ont pas été déclarés».

600 euros par an

Moins nombreux en moyenne que les français, les chiens luxembourgeois sont certainement plus gâtés. En France, une enquête récente du site chien.fr arrivait à la conclusion que «chaque propriétaire de chien dépense en moyenne 883 euros pour lui, dont 430 euros pour la nourriture». Des montants qui augmentent presque chaque année. Au magasin Josy Welter du Cactus Belle Étoile de Bertrange, on constate une nette hausse des dépenses au rayon croquettes.

«Au Grand-Duché, une moyenne de 50 euros par mois me semble plus proche de la réalité, soit 600 euros par an pour la nourriture», confie Benoît, le responsable du magasin. Cela sans compter les friandises et autres snacks. «Certains clients n’hésitent pas à dépenser 30 ou 40 euros par semaine pour ces extras», poursuit-il.

Une nourriture de qualité est toujours la principale préoccupation des maîtres. Allégées ou enrichies, pour chiots ou seniors, pour grands ou petits: il y a sur le marché presque autant de croquettes que de races. Avec des prix très variables. Les deux principaux acteurs du secteur – Nestlé avec Purina, et Mars avec Royal Canin – multiplient donc les offres et les publicités. Pas pour rien, puisque les spécialistes estiment que le marché mondial de la croquette et des pâtés, comme relayé dans Les Échos, pèserait 50 milliards de dollars par an!

Cela stimule aussi des initiatives. Voici deux ans est née la start-up Hausdeier.lu. Son créneau? «La nourriture, mais premium», explique Johny Névoa, un de ses fondateurs. Leur animalerie en ligne décline aussi une large gamme de jouets, accessoires, produits de soin… Pour les chiens, les chats, et même les oiseaux. Un passage sur leur site internet, quelques clics, et c’est livré chez vous gratuitement.

«Cela marche plutôt bien, même si le secteur est très concurrentiel. Les gens restent fortement influencés par les publicités pour les grandes marques. Cela alors que la plupart des professionnels mettent en garde contre l’alimentation industrielle», constate-t-il. Hausdeier.lu a aussi cherché à se démarquer et a joué pour cela la carte de l’originalité, avec sa PetBox.

Après avoir renseigné les caractéristiques de votre animal (race, taille, caractère), vous pouvez souscrire un abonnement. Et chaque mois, votre animal préféré recevra une boîte «cadeau» avec quatre à huit produits adaptés. «Un service sur mesure pour chaque animal. On en vend beaucoup pour les fêtes de fin d’année, pour les anniversaires», confie encore Johny Névoa. Le slogan? «Boxes made with love.»

La nourriture, c’est important. Mais la santé aussi. Là également, les grands groupes d’assurance spécialisés ont flairé le bon filon et proposent des produits «animaux domestiques», histoire de rendre moins douloureux les inévitables frais vétérinaires qui arriveront avec l’avancement de l’âge du chien. Les assureurs généralistes sont, eux, encore timides. Le Foyer ne dispose ainsi pas d’un produit spécifique, tandis que Lalux propose des couvertures «accidents», «frais opératoires» ou «vie», mais destinées aux chevaux.

Balade privée et suite de luxe

De nouveaux services ont aussi vu le jour, tels que le dog sitting. Catherine Goessens a lancé Papattes & Cie à Steinfort au début de cette année. Non sans succès.

«Je fais cela à mi-temps, mais si je le voulais, je pourrais facilement avoir plus qu’un temps plein. Je m’occupe des animaux en l’absence de leurs maîtres. Mais je prends aussi en charge des animaux qui ont besoin de soins, notamment médicaux, alors que leurs propriétaires travaillent», détaille-t-elle. Catherine sort aussi des chiens en promenade, «car leurs maîtres n’ont pas le temps de le faire. Au Luxembourg, les horaires professionnels sont parfois compliqués. Et de retour du boulot, tous n’ont pas envie de partir en promenade. Je m’en charge donc pour eux.»

Un peu partout dans le pays, on retrouve ce même genre de service. Oh My Dog, par exemple, confirme des demandes «en augmentation». Tout comme Dogwalker, autre société de dog sitting, qui emploie désormais pas moins de 13 personnes: «Il n’y a plus du tout de complexe à dire que l’on dépense de l’argent pour le bien-être de son chien. Il y a quelques années encore, c’était plus sensible. Et plus que jamais, les gens veulent être certains que leur animal ait droit à un service de qualité. Nous existons depuis huit ans, et sommes en croissance depuis huit ans.»

Et des privilégiés ont parfois droit aussi à leurs propres vacances. Au Doggy Palace, un hôtel pour animaux à un jet de pierre de Steinfort, à côté d’Arlon, chaque chien est traité comme un prince. «Et c’est cette qualité qui fait notre succès, explique André De Bast, le patron des lieux. Nos clients viennent de loin, car ils savent que, chez nous, tout sera parfait. Trois mois avant une période de congé, nous sommes complets.»

Le premier prix est de 22 euros par jour. Mais il peut vite augmenter en fonction du logement choisi et des options désirées. «Certains demandent des promenades en plus, des séances de massage, ou de la course sportive…» Le nec plus ultra, c’est la suite Doggy: cour extérieure, promenade à la carte, TV, chauffage, système de webcam pour être vu par son maître… 70 m2 de luxe pour 85 euros par jour sans les extras.

À ce prix, le chien a même droit à un menu à la carte et à un croissant le dimanche matin. «Et elle ne désemplit pas.»