Ce mardi pourrait rester, pour certains automobilistes habitués aux routes du Luxembourg, comme une date historique. Ou du moins comme une date symbolique. Celle qui marque la fin d’une époque. Car dès mercredi, 9h, le Luxembourg rejoindra ses voisins belge et français dans la liste des pays ayant déployé sur leur territoire des radars automatiques, depuis 2002 dans l’Hexagone et 2008 dans le royaume voisin. De nouvelle génération, les 10 premiers radars luxembourgeois flasheront dans les deux sens de circulation et sur un maximum de trois voies les usagers de la route surpris à rouler en excès de vitesse.

Calibrés pour calculer les vitesses maximales des camions, des motos et des voitures, les premiers appareils automatiques ont été installés sur les lieux jugés les plus accidentogènes par une commission. Objectif, selon Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière, «mettre fin à l’état de non-droit» qui existe sur les routes. Car cette installation s’inscrit dans une stratégie plus globale, baptisée «Vision Zero». Autrement dit, arriver à réduire à néant le nombre de morts sur les routes, dont la première cause est la vitesse, selon les données de la Sécurité routière.

L’apparition des radars, que ce soit les six radars mobiles et les 10 appareils automatiques qui entreront en service mercredi ou les 10 autres qui suivront en avril, n’est donc que la partie émergée de l’iceberg. D’autres mesures, objets de moins de polémiques, ont ainsi déjà été mises en place, dont le renforcement des sanctions aux infractions au Code de la route, actif depuis le 1er juin 2015.

Un plan d’action de 29 mesures a également été déposé à la Chambre, avec pour objectif de «sensibiliser tout un chacun aux dangers de la route». Parmi les éléments à l’étude, la baisse de la vitesse hors agglomération, ou l’introduction d’un «alcolock», ce dispositif destiné à empêcher l’utilisation d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool. À noter que l’installation de nouveaux radars est d’ores et déjà planifiée. Dix nouveaux radars fixes verront ainsi le jour en 2017, «de préférence dans le sud du pays et un deuxième le long de la N11, à hauteur du Waldhaff», indique le ministère des Infrastructures et du Développement durable.

Une étude sur l’implantation de radars tronçons, capables de mesurer non seulement la vitesse mais également le respect des distances de sécurité, et de radars feux rouges, sanctionnant le non-respect de la signalisation, doit être lancée en 2017. Pour une entrée en fonction attendue en 2018. Le 1er avril 2015, une charte en faveur de la sécurité routière avait été signée et faisait de cette cause une «priorité nationale», soit un phénomène aux conséquences humaines et sociétales considérées comme inacceptables. Troisième du genre en 10 ans, cette charte, placée sous la responsabilité du Premier ministre, doit aboutir à l’implication de l’ensemble des ministères, aussi bien en matière de prévention, d’infrastructure, que de sanctions.