Les activités économiques et financières qui favorisent la colonisation israélienne comprennent des «risques économiques et juridiques», estime Jean Asselborn. (Photo: paperJam / Archives)

Les activités économiques et financières qui favorisent la colonisation israélienne comprennent des «risques économiques et juridiques», estime Jean Asselborn. (Photo: paperJam / Archives)

«En utilisant la stratégie du ‘naming and shaming’, une publication de la liste pourrait dissuader ces entreprises – et d’autres entreprises à l’avenir – de soutenir, directement ou indirectement, la colonisation», lit-on ce mardi dans une réponse du ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn (LSAP), à une question parlementaire du député Gusty Graas (DP).

La liste élaborée par le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme n’est à ce stade «pas publique» et est «incomplète», mais contiendrait, selon Jean Asselborn, une base de données des entreprises impliquées dans les activités décrites dans un rapport spécial sur les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits des Palestiniens.

Ces activités comprennent, en outre, la fourniture des équipements nécessaires à la construction de colonies, la fourniture d’équipements de sécurité, l’utilisation de ressources naturelles à des fins commerciales ou encore les opérations bancaires et financières contribuant au développement, à l’expansion ou à l’entretien des colonies.

Juridiquement pas contraignante

Rappelant la position du Grand-Duché, à savoir que «le Luxembourg considère que les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international», le ministre des Affaires étrangères estime également que «les colonies constituent un obstacle majeur à la paix et menacent de rendre la solution à deux États impossible».

Par ailleurs, il juge que les entreprises qui s’impliquent directement ou indirectement dans les colonies encourent des «risques économiques et juridiques». En effet, le ministère rappelle ce qu’il avait déjà expliqué en 2014: «En cas de différends, il pourrait être très difficile pour les États membres [de l’UE] d’assurer la protection nationale de leurs intérêts.» Et il met en garde contre «de potentielles implications, au niveau de leur réputation, que pourrait avoir leur participation à des activités économiques et financières dans des colonies».

Dans sa réponse, Jean Asselborn reconnaît en revanche que la base de données d’entreprises ne pourrait avoir d’effet juridiquement contraignant que si elle était intégrée dans une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, «ce qui paraît peu probable à l’heure actuelle».