Pascal Denis: «Être un coach qui développe l’esprit d’équipe.» (Photo: Julien Becker )

Pascal Denis: «Être un coach qui développe l’esprit d’équipe.» (Photo: Julien Becker )

Monsieur Denis, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«L’entrée en vigueur de la directive AIFMD, qui a signifié sur le plan du marché un vif intérêt pour le Luxembourg quant au développement des fonds alternatifs. Cette directive a déclenché une nouvelle vague d’arrivée de gestionnaires de fonds, avec comme corollaires une dynamisation de ce secteur, la création de nouvelles structures et un impact positif sur le marché de l’emploi. Dans ce contexte de transformation, la tendance à recourir à des acteurs tels que nous pour de l’outsourcing spécialisé et à haute valeur ajoutée n’en est qu’à ses débuts.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«J’en identifierais trois. Nos clients d’abord, car ils sont soumis à des pressions et des transformations de plus en plus importantes. Nous devons leur apporter proximité, compréhension de leurs problèmes et réponses multidisciplinaires adaptées. Ensuite, le développement de trois métiers complémentaires au sein de l’advisory: le conseil, pour aider nos clients à passer le cap du changement, les services opérationnels, pour permettre aux acteurs économiques d’externaliser certaines complexités et opérer une mise à niveau réglementaire, et enfin la technologie, digital analytics et big data en particulier, qui sous-tendent les autres métiers. Le troisième pilier est l’innovation. Nous avons par exemple mis en place une ligne de services permettant de supporter, en tant que hub européen, les start-up d’où qu’elles viennent, avec un accent sur le secteur des fintech. Autre exemple : dans le domaine digital, nous avons développé un système permettant à nos clients d’accéder à différents services réglementaires dont nous disposons.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Notre capacité à attirer des talents et notre image de marque ont pour conséquence de drainer un flux continu de candidatures. Certains types de profils expérimentés et en particulier les talents qui combinent compétences technologiques et connaissances métiers et réglementaires sont plus difficiles à recruter. Mais d’ordre général, notre défi réside tout autant dans le fait d’attirer les meilleurs talents que de les garder.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je sais ce que j’essaie d’être: un manager qui est en quelque sorte un coach, qui développe l’esprit d’équipe, qui définit un objectif, une ambition, une direction, des rôles et des règles et, in fine, qui fait en sorte que les talents émergent et se mettent au service du collectif.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je suis une personne optimiste et positive avec de l’enthousiasme et de la passion. Je me vois également comme quelqu’un d’ouvert, abordable, humble et humain.

Et vos principaux défauts?

«Je suis assez exigeant, avec moi-même et avec les autres. Je dois avouer aussi que je ne brille pas par ma ponctualité… mais je me soigne. Enfin, de gourmet, je passe parfois à gourmand, dans la vie, comme dans mon métier.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Travailler dans le monde de la musique, soit en tant que rock star, soit plus modestement en tant qu’ingénieur du son. Je me contente de jouer dans un groupe de rock avec des amis…

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Notre objectif est de devenir LE trusted advisor pour nos clients, le partenaire multidisciplinaire et de confiance les accompagnant sur le long terme. Une des conséquences pourrait être que, d’ici cinq ans, notre nouveau bâtiment s’avère déjà être trop étroit!»