Deloitte jubilaire mais Deloitte visionnaire… La firme regarde vers le futur qui passera, en 2019 normalement, par un rassemblement des forces au Ban de Gasperich. (Illustration: Grossfeld PAP / Deloitte)

Deloitte jubilaire mais Deloitte visionnaire… La firme regarde vers le futur qui passera, en 2019 normalement, par un rassemblement des forces au Ban de Gasperich. (Illustration: Grossfeld PAP / Deloitte)

Monsieur Francis, Deloitte Luxembourg a 65 ans. Quelles sont les dates clés de son histoire?

«L’entreprise a été créée en 1950 par trois associés: Rodolphe Gerbes, Georges Kioes et René Schmitter. Elle portait alors le nom L’Agence, avant de devenir la Fiduciaire générale de Luxembourg, en 1968. Dix ans plus tard, l’entreprise rejoint le groupe Touche Ross, devenu Deloitte en 2003.

Que reste-t-il aujourd’hui de l’entreprise originelle?

«Les trois fondateurs avaient un leitmotiv, ils ne voulaient pas travailler pour l’Arbed ou pour l’État. C’est pour cela qu’ils ont créé leur entreprise. Cet état d’esprit d’entrepreneur fait aujourd’hui encore partie de nos valeurs. Dans un registre différent, l’audit et l’expertise comptable, qui composent notre métier historique, sont aujourd’hui encore au cœur de nos activités, même si la palette de nos services s’est étoffée au fil du temps.

Quels sont aujourd’hui vos métiers?

«En plus de l’audit, nous sommes actifs dans l’advisory, la fiscalité et, depuis une vingtaine d’années maintenant, dans le consulting. Ce dernier métier, qui recoupe différents services liés à la gestion du risque ou à l’implémentation de nouvelles technologies, s’est fortement développé. Nous sommes aujourd’hui leader dans ce domaine, au Luxembourg.

En 2014, Deloitte Luxembourg a enregistré une nouvelle hausse de son chiffre d’affaires de 9%. Comment vous y prenez-vous?

«Cela fait quatre ou cinq ans que nous sommes sur ce rythme. La diversité et la complémentarité de nos activités font que nous ne sommes pas uniquement dépendants de la situation économique. Avec la crise, nous avons accompagné moins d’entreprises dans leur installation mais nous avons davantage été sollicités par celles qui avaient besoin de conseils et d’accompagnement pour se réorganiser ou se repositionner. Si notre marché est le Luxembourg, au sein du réseau Deloitte, nous sommes également identifiés comme étant les ‘experts de la finance’, à l’échelon mondial. Nos équipes sont amenées à régulièrement travailler à l’étranger, pour d’autres entreprises du groupe. Ces demandes, qui sont en croissance, génèrent aujourd’hui 10% de notre chiffre d’affaires. Il n’y a pas de secret, nous nous adaptons à un environnement en évolution constante et répondons aux besoins du marché.

Quel regard portez-vous sur l’économie du pays et son avenir?

«La force du Luxembourg réside notamment dans une proximité forte entre les acteurs politiques et économiques. Cela se traduit par un souci constant de créer les conditions les meilleures pour l’activité économique ainsi qu’une grande réactivité. Les efforts consentis par la Place et le gouvernement pour promouvoir le pays portent également leurs fruits, tout comme la diversification de l’économie dans le biomédical ou les fintech. Au registre des tendances de fond, il y a une volonté, dans de nombreux secteurs, de vouloir se concentrer sur des services à forte valeur ajoutée en se focalisant sur les activités les plus rémunératrices. Il y a donc matière à être confiant pour le futur.

Cela implique d’attirer de jeunes talents. Quelle est votre approche en la matière?

«Nous procédons actuellement à l’intégration de 230 jeunes diplômés, aux nationalités et profils différents. La moyenne d’âge chez Deloitte, qui compte 1.740 collaborateurs, est de 32 ans. Nos jeunes collaborateurs ont du talent et portent un regard neuf sur le monde. Il est fondamental pour une entreprise comme la nôtre, dont le métier est aussi d’anticiper l’évolution des marchés, de s’interroger sur ses pratiques et d’innover. Deloitte a créé des innovation labs pour ce faire. Même avec un chiffre d’affaires de 240 millions d’euros, rien n’est acquis.

On parle d’un possible retour d’Arthur Andersen. Un commentaire?

«On verra bien, mais je crois que Paris tient la corde. Personnellement, je trouve que ce serait un clin d’œil plutôt sympathique. L’équipe de Deloitte Luxembourg compte d’ailleurs quelques anciens d’Arthur Andersen dans ses rangs.

Un  anniversaire, ça se fête. Quel est le programme?

«Une première soirée réunit d’anciens associés et employés de la firme à l’occasion d’un dîner et d’un concert, à l’Atelier, le 12 octobre. Le lendemain, l’ensemble des collaborateurs actuels ont rendez-vous à la Philharmonie. Au programme: présentation des résultats et de la nouvelle stratégie puis soirée festive. La famille se réunit…»