Tanguy t'Serstevens croit au potentiel du marché luxembourgeois. (Photo: DR)

Tanguy t'Serstevens croit au potentiel du marché luxembourgeois. (Photo: DR)

Depuis septembre 2015, Delhaize Luxembourg a un nouveau directeur général. Six mois après avoir assuré le relais avec Kris Van Strydonck, Tanguy t’Serstevens fait un premier point sur les projets de l’entité grand-ducale. Et, il l’affirme lui-même, il n’est pas arrivé au pire des moments. Notamment parce que le supermarché, ouvert dans le Plaza 2 sur le site d’Esch-Belval depuis plus de 4 ans, a bénéficié de l’arrivée de la première vague des étudiants lors de la dernière rentrée scolaire, et a vu ses chiffres décoller.

Entré chez Delhaize en 1998, le manager belge était auparavant vice president eCommerce Delhaize Belgium, chargé principalement de lancer une approche multicanale. Une fonction reprise par son prédécesseur au Luxembourg. Désormais à la tête d’une division qui comprend 45 magasins et emploie un millier de personnes (450 sous la responsabilité d’affiliés), il apprend à découvrir un marché voisin, mais qui a ses propres particularités.

«On sent directement l’importance accordée aux produits locaux», pointe Tanguy t’Serstevens. «Nous disposons déjà de 1.100 références de produits luxembourgeois, mais nous voulons aller encore plus loin.» Il note aussi le grand intérêt accordé aux produits bios par les consommateurs luxembourgeois et le poids des rayons vins et alcools, surtout depuis que la Belgique a fortement relevé ses accises sur ces produits.

20 nouveaux magasins

Insistant sur le dynamisme du marché luxembourgeois, il avance un plan d’expansion qui prévoit une vingtaine de nouveaux points de vente d’ici 2020. Actuellement, la toile de Delhaize Luxembourg se compose de sept supermarchés intégrés, quatre AD Delhaize, 15 Proxy et 19 Shop’n Go (essentiellement dans des stations-service) répartis sur l’ensemble du territoire. «Nous allons surtout jouer la carte de la proximité avec nos plus petites surfaces», explique le manager. «Il y a encore une belle carte à jouer dans le nord du pays.»

Cette année, l’enseigne belge a en projet l’ouverture de quatre Shop’n Go et la délocalisation d’un Proxy à Wiltz sur 800m2. «Le petit supermarché sur 800 m2 est une formule qui fonctionne particulièrement bien au Luxembourg», pointe Tanguy t’Serstevens. «Mais l’offre de chaque magasin doit être correctement adaptée à une demande locale qui varie d’une région à l’autre.»

L'offre de chaque magasin doit être adaptée à la demande locale.

Tanguy t'Serstevens, directeur général Delhaize Luxembourg

C’est sur cette base que sera construit le point de vente qui sera intégré dans le projet Royal-Hamilius, au centre-ville de la capitale, et qui ouvrira en 2019. «Nous travaillons sur un Proxy de 1.000 m2 qui sera en grande partie orienté vers la clientèle de bureau»,précise le manager. «Donc avec une offre importante en sandwicherie, un espace sushis et des produits convenience.»

Pour 2017, Delhaize a d’ores et déjà planifié un Proxy, dans le quartier de la gare à Luxembourg (rue de Strasbourg) et un supermarché à Schengen. Pour l’ensemble de ses projets, le distributeur est à la recherche d’affiliés «qui permettront de donner un plus grand ancrage local».

Quant à l’inflation de projets dans le commerce alimentaire sur le territoire luxembourgeois, elle ne semble pas faire peur au groupe belge. «La demande est là», précise Tanguy t’Serstevens. «La population reste en évolution, il n’y a pas de craintes à avoir.»

Enfin, la fusion avec le groupe néerlandais Ahold, programmée pour la mi-juin, ne devrait rien changer pour la division luxembourgeoise. En Belgique, les deux enseignes vont devoir céder des emplacements en Flandre, sur demande de l’Autorité de concurrence, pour éviter une trop forte mainmise sur le marché.