Les vaches Angus sont dehors toute l’année et se nourrissent exclusivement d’herbes naturelles. (Photo: France Clarinval)

Les vaches Angus sont dehors toute l’année et se nourrissent exclusivement d’herbes naturelles. (Photo: France Clarinval)

Constant depuis plusieurs années une croissance de la demande des produits locaux, mais aussi des labels bio, du respect de la biodiversité, la chaîne de supermarchés Delhaize a souhaité nouer des partenariats avec des exploitations luxembourgeoises. «Il y a un an, nous lancions le pain Mëllerdallbrout et, depuis mai, c’est l’Angus du Mullerthal que l’on trouve dans nos rayons», détaille Kris Van Strydonck, country manager chez Delhaize Luxembourg.

Pour Hubert de Schorlemer, éleveur de l'Angus du Mullerthal, ce partenariat permet d’élargir la distribution de sa viande et de toucher ainsi un plus grand nombre de clients. Cependant, l’agriculteur, à la tête d’une exploitation qui est dans sa famille depuis 1787, s’est montré exigeant sur le choix de ce distributeur. «Un des critères sur lesquels nous avons été intransigeants résidait dans la valorisation, en magasin, de tous les morceaux issus de l'Angus et pas uniquement les pièces nobles.»

Représentant la huitième génération, Hubert de Schorlemer a suivi son père qui a introduit l’Angus à la place des vaches laitières dans les années 60. Cette race d’origine écossaise est élevée en pleine nature tout au long de l'année. «Notre élevage est extensif, complètement autonome et, de ce fait, écologique sans aucun apport de denrées alimentaires venues de l'extérieur», souligne-t-il. La zone de production est d’ailleurs classée Natura 2000 et la viande profite aujourd'hui du label Naturschutz.

Soutenir l’économie locale

Sur 200 hectares, 240 bêtes paissent donc en liberté, alors que le ratio est parfois de deux bêtes à l’hectare. En plus, tous les animaux sont nés dans l’exploitation et leur abattage a lieu entre 24 et 35 mois, au lieu de 18 dans l'élevage traditionnel, «et ce, à 3km d’ici pour éviter le transport et le stress». Enfin, la viande est transformée par la boucherie Wietor, également à moins de 5km. «C’est toute l’économie locale qui est concernée.»

En développant cet élevage, Hubert de Schorlemer démontre qu'une autre agriculture est possible et qu'elle peut répondre aux aspirations actuelles des consommateurs, de plus en plus adeptes du locavorisme.

«J’ai trouvé en Delhaize un partenaire enthousiaste et respectueux», ajoute l’exploitant. «L'Angus du Mullerthal est un produit exceptionnel, qui répond aux attentes de notre clientèle. Sa commercialisation, à travers nos magasins, s'inscrit parfaitement dans notre volonté de mettre en avant des producteurs locaux, de soutenir l'économie locale tout en permettant à nos clients de bien acheter et de bien manger», soutient-on chez Delhaize.

Pour soutenir le lancement de ces produits, qui sont jusqu’à 25% plus chers que le bio, Delhaize a édité une brochure, mis en place de la PLV et propose des recettes, notamment pour valoriser ces parties moins nobles de la viande. Cela dit, l'approvisionnement dépend des capacités de production de l'élevage, soit aujourd’hui environ une bête (300 à 400 kilos) par semaine. «C'est une contrainte à laquelle il faut s'accommoder pour pouvoir proposer un produit d'une rare qualité», commente Kris Van Strydonck.