Déi Gréng (ici, le président Christian Kmiotek et la députée Sam Tanson) veut que l’art soit accessible à tous en tant que vecteur de développement personnel. (Photo: Déi Gréng / Facebook)

Déi Gréng (ici, le président Christian Kmiotek et la députée Sam Tanson) veut que l’art soit accessible à tous en tant que vecteur de développement personnel. (Photo: Déi Gréng / Facebook)

Le vaste chantier mené durant les derniers mois par Jo Kox servira-t-il de point de départ à la politique culturelle du prochain gouvernement? Déi Gréng salue en tout cas les 190 pages synthétisant le plan de développement culturel 2018-2028 découlant des assises du même nom et y voit une série d’éléments à considérer au lendemain des élections législatives du 14 octobre

«La culture doit être une priorité pour le Luxembourg», déclare à Paperjam Sam Tanson, députée et tête de liste dans le Centre avec François Bausch. C’est en perspective du scrutin que le parti a présenté ce jeudi ses priorités sur ce sujet. «Je pars toujours du principe que l’analyse de l’existant est un préalable inévitable pour avancer. Le travail de Jo Kox doit être utilisé pour permettre un nouvel élan à la politique culturelle. Il faut le faire dans la réalité.»

Des artistes à protéger

Parmi les points-clés, Déi Gréng pointe la nécessité d’évaluer la loi sur les intermittents du spectacle afin de s’assurer que les artistes disposent d’un revenu suffisant pour vivre. «Si on considère que la création artistique et l’art font partie du bien commun, de ce qui fait avancer la société, les artistes doivent pouvoir vivre convenablement», ajoute Sam Tanson.

Selon une étude du Statec, le secteur culturel offre un emploi (dernières données en 2016) à 13.200 personnes au Luxembourg.

Une TVA sur les prestations artistiques réduite, ainsi qu’un barème pour harmoniser les rémunérations des personnels des institutions culturelles, fait aussi partie des demandes des Verts. Ils restent par ailleurs attentifs à la disponibilité de lieux de répétitions et de création, dans un pays où les prix de l’immobilier ne cessent d’augmenter. 

Un Luxembourg Arts Council

Évoqué depuis quelques années, Déi Gréng remet à l’ordre du jour l’idée de créer un «Luxembourg Arts Council», une sorte de guichet unique pour les demandes de subsides, mais aussi l’exportation des artistes dans différents secteurs. Un travail effectué jusqu’ici par Trois C-L pour le théâtre, music:LX en musique, et le Film Fund pour le septième art. 

«Chaque branche artistique conserverait sa spécificité, mais nous souhaitons une approche plus systématisée pour augmenter notre ‘know-how’ et contribuer à ‘vendre’ nos artistes, qui ont besoin de l’étranger, compte tenu de la taille ne notre marché national», ajoute Sam Tanson, qui inclut les arts plastiques dans sa réflexion.

L’art pour tous

Sans chiffrer à ce stade un budget 2018-2023 pour la culture, l’augmentation de la part dans le budget de l’État paraît nécessaire pour Déi Gréng, et même inévitable, en perspective de la préparation de Esch 2022, capitale européenne de la culture.

Le ressort culturel représente actuellement 0,94% des dépenses inscrites au budget de l’État, soit 141 millions prévus pour 2018.

Quant à la place de la culture dans la société, le parti souhaite l’ouvrir à un public le plus large possible par une approche volontariste, notamment à l’école. «Il faut intégrer la culture dès le plus jeune âge, car elle fait partie intégrante du développement personnel», estime Sam Tanson.

Alors que le débat sur l’identité luxembourgeoise est au cœur de la précampagne des législatives 2018, la question culturelle ne fait pourtant pas l’objet d’autant de discussions animées. Or, le ressort culturel gouvernemental pourrait permettre d’apporter une partie des réponses à un débat souvent mené avec des relents malsains.