Selon Christian Kmiotek, co-président de Déi Gréng, les négociations de coalition ne devraient pas commencer avant la semaine prochaine, au retour de Xavier Bettel du sommet européen dédié au Brexit. (Photo: Mike Zenari)

Selon Christian Kmiotek, co-président de Déi Gréng, les négociations de coalition ne devraient pas commencer avant la semaine prochaine, au retour de Xavier Bettel du sommet européen dédié au Brexit. (Photo: Mike Zenari)

Grand vainqueur des élections avec un gain de trois sièges à la Chambre, Déi Gréng entend bien faire valoir son nouveau poids politique dans les négociations à venir. «Car nous avons eu tout bon», assure mardi Christian Kmiotek, co-président du parti, en référence à l’obtention de trois sièges supplémentaires à la Chambre, mais aussi à l’importance accordée par les électeurs aux thèmes défendus par le parti: protection de l’environnement, mobilité ou valorisation des énergies renouvelables.

Le jeu d’influence à venir ne devrait débuter qu’en début de semaine prochaine, une fois que le formateur de gouvernement sera nommé. Selon nos informations, le Grand-Duc le nommera d’ici la fin de journée, une fois les consultations de l’informateur achevées et ses conclusions transmises au chef d’État. L’analyse de Martine Solovieff doit donc entériner les souhaits exprimés lundi soir par Xavier Bettel (DP), à savoir, son attente «avec impatience d’être nommé (…) notamment parce qu’il y a un conseil européen en deuxième partie de semaine» dans lequel le Luxembourg «devra figurer en tant que gouvernement clairement légitime et non en tant que gouvernement sortant».

Déi Gréng souhaite d’abord définir des valeurs communes sur base de nos trois programmes.

Christian Kmiotek, co-président de Déi Gréng

Mais si le formateur doit négocier avec des personnalités qu’il côtoie régulièrement, sa tâche n’en sera pas plus aisée pour autant. «En 2013, Déi Gréng avait joué le rôle de serviteur de l’État en parvenant à jouer l’entremetteur entre les deux autres partis de la coalition. En 2018, la donne a bien changé», souligne Christian Kmiotek. Comprenez que le parti n’entend plus être le «junior partner» de la coalition et compte orienter la tonalité des négociations à venir dans son sens. Des premières rencontres informelles sur les «rééquilibrages» souhaités se sont d’ailleurs tenues dimanche soir, au sein du ministère d’État, mais aussi lundi après-midi dans les locaux du ministère de la Culture.

«L’ancien programme de coalition peut se résumer par la volonté de quadragénaires de tout bousculer, parfois trop et trop vite, comme ça a été le cas pour le référendum, analyse Christian Kmiotek. Cette fois-ci, Déi Gréng souhaite d’abord définir des valeurs communes sur base de nos trois programmes pour pouvoir, en cas de situation non prévue dans le programme de coalition, être capable de trouver plus facilement des réponses sur base de ces lignes directrices.» Une manière de fixer les idées communes certes, mais une méthode qui doit également permettre de cerner les futurs points d’achoppement des futures discussions. Que ce soit sur les réformes à poursuivre, les projets à lancer ou les personnalités à nommer.

La notion de durabilité repose sur trois piliers: l’écologie, l’économie et le social.

Christian Kmiotek, co-président de Déi Gréng

Sur ces questions, Christian Kmiotek se garde bien d’avancer tout pronostic, affirmant «qu’il est bien trop tôt de parler de ces aspects». Et pourtant, ce dernier estime que les ministères de l’Environnement et du Développement durable et des Infrastructures «devraient rester entre nos mains». Dans ces conditions, les négociations devraient porter sur le maintien dans le giron du parti du ministère de la Justice ou sur l’obtention d’un ou de plusieurs autres portefeuilles. En cas d’abandon du ministère actuellement occupé par Félix Braz, Déi Gréng devrait alors mettre la main sur un autre ministère régalien, qu’il s’agisse du ministère des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Économie ou des Finances.

Sourire aux lèvres, l’homme qui se définit comme «un homme très simple» rappelle que «la notion de durabilité repose sur trois piliers: l’écologie, l’économie et le social». Autant de pistes sur les grandes lignes qui guideront le mandat des membres de la future délégation de coalition. Selon les prévisions avancées par les différents partis, les négociations pourraient durer jusqu’à la fin du mois de novembre. Le futur gouvernement, lui, entrerait en fonction début décembre. Comme en 2013.