Le Luxembourg en mode digital ne se résume pas à du wifi, montre Xavier Bettel dans sa réponse parlementaire. (Photo: Olivier Minaire/ archives)

Le Luxembourg en mode digital ne se résume pas à du wifi, montre Xavier Bettel dans sa réponse parlementaire. (Photo: Olivier Minaire/ archives)

André Bauler souhaitait recueillir un premier état des lieux de l’initiative Digital Lëtzebuerg auprès du Premier ministre, qui a aussi en charge les Communications et les Médias. Le député DP n’aura certainement pas été déçu. Car Xavier Bettel lui a adressé une réponse de 17 pages détaillant les travaux, en date d’avril 2016, de la cellule lancée en juin 2014 sur un mode transversal, afin d’accélérer la transformation numérique au sein de l’appareil étatique et de tirer profit de toutes les opportunités de l’ICT, dans la continuité des investissements déjà entrepris. 

Cette cellule Digital Lëtzebuerg est placée sous l’égide du Service des médias et des communications (SMC) dépendant du ministère d’État. Elle est supervisée par un représentant dudit ministère, en l'occurrence Anne-Catherine Ries, et est composée également d'un représentant des ministères des Finances et de l’Économie, respectivement Isabelle Goubin et Mario Grotz. Le tout avec l’aide d’une ressource du SMC pour le secrétariat. 

Des groupes de travail décentralisés incluant la participation d’autres ministères et organisations sont aussi dédiés à certains sujets. 

Se mesurer à l’international

Les six points de la réponse à la question parlementaire illustrent justement la transversalité du digital, des dossiers étant coordonnés, en fonction de leur finalité, par l'un ou l'autre ministère.

Après les premiers jalons posés en 2015, différents chantiers sont annoncés ou vont se poursuivre cette année. On devrait ainsi en savoir davantage sur les résultats d’une étude commanditée auprès du cabinet 451 Research sur la compétitivité du Luxembourg en matière d’infrastructures. Les défis et opportunités de l’internet des objets, de la 5G et du cloud computing sont aussi à l’agenda.

«Les comparaisons internationales sont certes encourageantes, mais indiquent également que des efforts continus restent à fournir, sur le long terme, dans de nombreux domaines, notamment au niveau de l'éducation et de la formation, de l'encouragement à l'esprit d'initiative et à l'entrepreneuriat, ou encore de la modernisation de l'interaction entre services publics et administrés», estime Xavier Bettel dans sa réponse parlementaire.

À la croisée des chemins de la promotion et des compétences, un grand salon dédié au recrutement des diplômés dans l’ICT sera organisé en novembre avec Moovijob. Le «Digital Plug&Work 2016» sera assorti d’une campagne internationale pour contribuer «à augmenter la visibilité du Luxembourg à l’étranger en tant que 'digital nation'».

La LHOFT (Luxembourg House of Financial Technology), qui devait être présentée en détail en février dernier, est en revanche toujours dans les cartons. Et elle reste attendue par les professionnels de la Place et de l’ICT pour accentuer la visibilité fintech du Luxembourg en dehors de ses frontières.

Rectificatif, 3 mai à 13:25: Luxembourg for Finance nous informe que la LHoFT a été présentée en détail aux potentiels partenaires le 8 mars dernier. Donc uniquement avec une semaine de retard sur le programme annoncé.

Du wifi à Rifkin

Dans tous les cas, l’inventaire dressé fait état d’une année 2015 marquée par le lancement de plusieurs projets, qu’il s’agisse de textes de loi (comme sur la réduction des coûts de déploiement des réseaux de communication électroniques à haut débit), de l’assouplissement des règles pour obtenir une carte bleue européenne pour les professionnels de l’ICT, ou du programme Fit4Start.

Sans oublier le lancement tant discuté des travaux autour de la troisième révolution industrielle appliquée au Luxembourg, en collaboration avec l’économiste américain Jeremy Rifkin.

Différentes actions sont aussi à reprendre, selon Xavier Bettel, au crédit de Digital Lëtzebuerg, comme le wifi urbain gratuit durant la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne, ou encore le lancement en avril d’un premier «Hackathon», où l’open data concernant les données publiques de mobilité avait été lancé. 

En partageant les données collectées par les administrations concernées, les participants ont, durant l’événement, développé par exemple des applications pour téléphone portable permettant d’optimiser la circulation routière. 

2016 devrait voir le périmètre de l’open data gouvernemental s’élargir, mais aussi les activités potentielles de l’équipe de Digital Lëtzebuerg, comme l’indique le Premier ministre: «La liste des thématiques supplémentaires à aborder de manière transversale dans le cadre de Digital Lëtzebuerg ne cesse de s'allonger et de se diversifier (…), il s'agira de continuer à trouver de nouvelles façons de travailler ensemble, d'informer, de collaborer davantage, afin d'appréhender et d'aborder des problématiques dont la complexité ne fera qu'augmenter à l'avenir.»