Le ministère des Finances a publié, cette semaine, sur son site Internet, la 7e actualisation du programme de stabilité et de croissance du Luxembourg. Un document destiné à être étudié et avalisé par la Commission européenne, ce qui devrait être fait, selon toute vraisemblance, dans les premières semaines du mois de janvier. Il y est notamment relevé que le Luxembourg reste éloigné de son objectif budgétaire à moyen terme en ce qui concerne le déficit des finances publiques, qui se rapproche dangereusement du niveau des 3% du PIB.
Il y a un an, la 6e actualisation de ce programme de stabilité et de croissance prévoyait que le déficit des administrations publiques, qui avait atteint 1,4% en 2004, serait ramené à 1% en 2005 et se stabiliserait globalement à ce niveau en 2006 et 2007. Or, dans cette 7e actualisation, le constat du ministère des Finances est sans appel: "En 2005, un déficit de l'administration publique de 2,3% du PIB, soit 2% du PIB en termes structurels, est prévisible".
Le ministère en appelle, dès lors, à des "mesures de consolidation budgétaire", mais rappelle que le programme gouvernemental d'août 2004 a fixé des orientations supplémentaires pour la mise en oeuvre de la politique budgétaire: veiller à la solidité des finances publiques, maintenir la dette publique à un bas niveau et ne recourir à l'emprunt que pour le financement de grands projets d'infrastructures. "Ces orientations soulignent que le gouvernement envisage de mettre en oeuvre une politique budgétaire qui permettra de rétablir l'équilibre budgétaire d'ici la fin de la législature en cours, c'est-à-dire en 2009. Afin d'atteindre cet objectif et compte tenu de l'environnement économique favorable en 2008, le gouvernement estime qu'il conviendrait de ne pas relâcher l'effort de consolidation budgétaire en 2008".
Dans les faits, le gouvernement s"engage, dans son actualisation, à réduire le déficit structurel de 0,5% du PIB en 2007 et 2008, le faisant donc passer de 1,6% du PIB en 2006 à 0,6% du PIB en 2008. "Cet effet de consolidation permettra à l'administration publique d'atteindre en 2008 un solde budgétaire nominal proche de l'équilibre (-0,2% du PIB)", note le ministère des Finances.
Pour autant, si la dernière actualisation, en novembre 2004, était pour le moins prudente et mesurée, celle de cette année affiche un plus grand optimisme: "En 2006-2008, l'économie luxembourgeoise bénéficiera de l'amplification de la reprise économique dans la zone euro et dans l'Union européenne", indique ainsi le document, qui a revu des prévisions de croissance à la hausse.
Le chômage à 5,3% en 2008
Le ministère des Finances table en effet sur une accélération de la croissance économique à 4,4% pour 2006 et à 4,9% pour 2007 et 2008. "Au cours des deux années, la croissance économique sera supérieure à son niveau potentiel, cependant l'écart de production restera négatif en moyenne entre 2001 et 2005", note le rapport qui estime, pour 2005, que la croissance atteindra 4% au Luxembourg. L'année dernière, il avait été indiqué que le taux de croissance réel de l'économie luxembourgeoise repasserait sous les 4% l'an, en 2005 et 2006...
La contribution de la consommation finale à la croissance du PIB est estimée à 1,7% et celle des exportations nettes à 2,3%. Mais la croissance de la consommation privée s"est ralentie, passant de 1,5% en 2004 à 1,2% en 2005. Prix pétroliers et immobiliers à la hausse, ralentissement de la croissance de la population, évolution du chômage, concurrence de la Grande Région, perspectives à moyen terme incertaines: autant de raisons qui, selon le ministère des Finances, expliquent cette décélération.
Il est également prévu que l'inflation se maintienne à un niveau assez élevé en 2006 (supérieure à 2%), mais converge vers ce seuil des 2% en 2007 et 2008. En revanche, les perspectives de l'évolution du chômage ne sont guère réjouissantes, puisque le ministère annonce que malgré une augmentation de 3% de l'emploi salarié, le taux de chômage dépassera le seuil de 5% en 2006 et atteindra 5,3% en 2008.
Retrouvez l'intégralité du document du ministère des Finances ICI.