Depuis San Francisco et Luxembourg, les 12 collaborateurs de MyScienceWork se sont constitué une vaste communauté d’acteurs de la recherche et de passionnés de l’univers scientifique, avant de proposer le concept de Polaris, capitalisant sur cette base de contacts. Espace en ligne, c’est un site unique et personnalisé qui sert à la fois d’outil d’archivage de publications et de vitrine de promotion des retombées scientifiques. «Polaris est une plateforme exhaustive de gestion, d’archivage et de communication de la recherche. C’est une solution clé en main, intégrée et customisable», cadre Virginie Simon, CEO et fondatrice de MyScienceWork. C’est cette promesse qui a convaincu le Laboratoire en biologie moléculaire et cellulaire du cancer (LBMCC), un acteur luxembourgeois privé dépendant de l’Hôpital Kirchberg, souhaitant diffuser une recherche sur un nouveau médicament anti-cancer. Sur son espace Polaris, on dénombre déjà 241 publications et 15 membres actifs. On y trouve aussi une présentation du laboratoire et de ses missions, une description des projets en cours et un top 5 des publications. Chaque membre dispose, en outre, d’un profil individuel un peu à l’image d’un compte Facebook.
Alimenter la communauté
L’objectif directeur d’un espace Polaris est d’accroitre la visibilité internationale des instituts de recherche et des acteurs de la R&D, chaque publication pouvant aussi être vue par les 70.000 utilisateurs inscrits sur la plateforme ouverte MyScienceWork. En combinant ce canal avec un «Polaris» dédié, on alimente aussi une base de données globale qui contient actuellement plus de 30 millions de publications scientifiques consultables librement et issues de 2.500 archives et catalogues d’éditeurs. «Nous ouvrons les portes de notre réseau à nos partenaires. C’est tout un écosystème qu’on propose. Notre plus grand atout est de pouvoir décupler l’accès et la diffusion de travaux à l’échelle internationale et de manière pluridisciplinaire». Le trafic du site progresse de mois en mois. En septembre, il a accueilli 230.000 visiteurs uniques et deux millions de pages ont été vues. 20% de la fréquentation émane des USA, le reste essentiellement d’Europe.
L’ambition ultime est bien de faire gagner du temps aux chercheurs, qui, libérés de la gestion et du suivi de leurs articles, peuvent ainsi se concentrer sur leurs activités de recherche. Et Virginie Simon de spécifier: «En d’autres termes, ils nous délèguent la gestion technique de leurs archives. Certains souhaitent avoir accès à une bibliothèque partagée, d’autres s’intéressent avant tout à la valorisation de leurs résultats. Dans ce cas, nous créons toute l’histoire de communication autour du projet de recherche. Chaque article, une fois vulgarisé, est ensuite relayé et amplifié sur les réseaux sociaux. C’est cela notre plus grande valeur ajoutée». Le compte Facebook de MyScienceWork compte ainsi 350.000 fans, et le Twitter 6.384 abonnés, des canaux particulièrement importants quand on veut toucher le grand public.
Mieux cerner l’impact
Outre la mise en réseau, le suivi de la performance – via un tableau de bord et une brochette d’indicateurs ciblés – et la sauvegarde des publications (vidéos, tableaux, documents, etc) font partie des avantages revendiqués par l’outil, qui s’interconnecte facilement aux autres solutions d’archivage présentes sur le marché. «En travaillant de la sorte, on produit bien plus qu’un énième site. En s’appuyant sur notre plateforme globale, on centralise et on fait rayonner le savoir». Un récent partenariat avec Google Scholar permet d’étendre encore la portée des articles postés. «La mise en réseau est très riche pour les scientifiques. Créer plus de ponts entre la recherche européenne et américaine est un autre de nos objectifs. Notre plus grande source de satisfaction est quand les Polaris s’enrichissent entre eux».
Statistiques de consultation, par région ou pays, durée de fréquentation, ou nombre de pages vues, la vie de la communauté et l’impact des publications sont étroitement monitorés. Ces précieuses informations sont ensuite remontées à l’acteur de recherche concerné. «Les fonctionnalités de la plateforme, par exemple un outil d’annotation, différents modes d’upload, plusieurs outils collaboratifs, sont disponibles à la carte selon les besoins, les objectifs et le public visés, ajoute encore Virginie Simon. Notre travail s’inscrit dans la durée, c’est essentiel pour comprendre la manière de travailler des utilisateurs. Dans la même optique, nous faisons des réunions régulièrement. Il s’agit d’un vrai accompagnement pas à pas».
Parmi la vingtaine d’instituts de recherche, laboratoires, fondations ou écoles déjà convaincus par le package, on retrouve également le List, dans le cadre d’un projet R&D en cours, l’Institut Curie ou encore Stanford et l’Université de Californie. «Il y a une prise de conscience grandissante de l’importance de toucher le grand public, achève la fondatrice. Le cancer, par exemple, concerne tout le monde. Montrer que des recherches pointues sur cette maladie se mènent au Luxembourg nous tient particulièrement à cœur. Aux États-Unis, les chercheurs sont déjà convaincus du rôle de la communication dans la recherche. En Europe, il faut encore un peu de pédagogie. Penser à 'l’après' n’est pas encore un réflexe».