Auteur et traducteur érudit, Guy Wagner vient de disparaître à l'âge de 78 ans. (Photo: Théâtre d'Esch)

Auteur et traducteur érudit, Guy Wagner vient de disparaître à l'âge de 78 ans. (Photo: Théâtre d'Esch)

C’était un activiste de la culture. De ceux d’une autre époque, comme on n’en fait plus. Guy Wagner a eu de nombreuses vies et de multiples casquettes. Il vient de mourir à l’âge de 78 ans, des suites d’une longue maladie.

Celui qui fut d’abord professeur de lycée à Pétange, Grevenmacher, Esch et dans la capitale, a aussi été à l’initiative de plusieurs associations pour le développement des arts et de la culture comme le Cercle européen pour la propagation des arts (Cepa, qui organise la Summerakademie) ou le Lëtzebuerger Schrëftstellerverband (association des écrivains luxembourgeois).

Engagé politiquement et ancré dans le Sud, il a été conseiller communal à Esch-sur-Alzette de 1978 à 1980, sous la bannière du LSAP. Côté fonctions officielles, on notera encore que Guy Wagner a été directeur du Théâtre d'Esch de 1985 à 1992 et coordinateur de l’année culturelle 1995, de 1992 à 1994, avant de jeter l’éponge et de céder sa place à Claude Frisoni.

Mais c’est surtout l’auteur et le journaliste que l’on retiendra. En tant qu'écrivain, il a écrit de la poésie, des romans (dont «Winterreise», Prix national de littérature en 2004), des pièces de théâtre et des biographies, dont celle du compositeur grec Mikis Theodorakis, qu’il avait rencontré pour la première fois en 1973 lors d'un concert contre la dictature qu’il avait donné au Luxembourg. Une amitié liait les deux hommes depuis.

À côté de l'écriture de ses propres œuvres, il avait traduit des classiques de la littérature mondiale, dont des ouvrages d'Eugène Ionesco, de Jean Anouilh et de Samuel Beckett. En tant que journaliste, il a collaboré comme critique musical et théâtral à plusieurs titres et émissions de la place et a été le fondateur et coordinateur du Kulturissimo, le supplément culturel du Tageblatt.

Il laisse une femme et deux enfants à qui nous adressons nos condoléances.