Le dimanche 10 décembre 2017 devrait faire partie des dates importantes du pays. Même si cette journée ne restera probablement pas dans la mémoire collective, elle marque le premier pas d’une nouvelle approche en matière de déplacements urbains. Car si la date correspond aux traditionnels changements d’horaires des CFL, elle marque surtout l’inauguration de plusieurs infrastructures destinées à accorder une place bien plus grande aux transports en commun.

Deux gares périphériques — la première à Howald, la seconde au Pfaffenthal —, un funiculaire et le premier tronçon du tram le long du Kirchberg ouvriront leurs portes. Soit l’aboutissement partiel de chantiers entamés depuis 2015 et qui doivent «faciliter les déplacements», selon le leitmotiv répété depuis plusieurs années désormais par François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures.  

Complémentarité avant tout

La situation des quelque 38.000 salariés du Kirchberg devrait effectivement s’améliorer dans les semaines à venir via la mise en service d’éléments de mobilité qui permettent de contourner la gare centrale et le passage quasi obligé par les bus pour relier le centre-ville au quartier d’affaires. Idem pour ceux de la Cloche d’or et prochainement de ceux du Ban de Gasperich.

Avec des gains de temps annoncés entre 20 et 30 minutes par trajet en train et la présence d’une rame de tram toutes les 6 minutes entre 6h30 et 19h30, la donne va changer. Bien que conséquente par rapport à la situation actuelle, cette situation n’est toutefois que transitoire puisque des améliorations sont annoncées pour 2021, date de fin des travaux complets de la ligne de tram.

Pensés pour être «l’épine dorsale des transports en commun de la capitale», les 16 kilomètres qui relieront le Findel à la Cloche d’or doivent surtout et avant tout être multimodaux. Autrement dit, complémentaires par rapport aux autres transports en commun. Que ce soit le train, le bus, le vélo, la voiture en carsharing ou la marche à pied.

Application du concept de ceintures urbaines qui doit amener peu à peu les voyageurs à délaisser leurs voitures aux frontières, cette vision de la mobilité doit, au final, aboutir à un changement de mentalité. Amener tout un chacun à s’interroger sur le moyen de locomotion le plus adapté à sa journée.

Autrement dit, refréner le réflexe automobile, utilisé en 2017 pour 69% des trajets, selon les premières données de l’enquête Luxmobil. Soit encore bien loin des objectifs fixés à 2020 d’une utilisation à 56%. Fixé «au pif» de l’aveu même des hauts fonctionnaires du ministère, cet objectif devrait d’ailleurs être adapté d’ici le printemps prochain, une fois le nouveau plan de mobilité durable présenté à la Chambre.