Comment se porte la parité hommes-femmes au Luxembourg? Le rapport 2018 du Forum économique mondial qui vient d’être publié permet de se faire une petite idée à ce sujet. Le pays y figure à la 61e place sur 149. L’an passé, le Luxembourg était 59e sur 144 pays analysés. Mais 56e en 2006, année de la première publication de ce rapport. 

Au top dans le domaine de l’éducation

L’étude a été articulée autour de quatre piliers: la «participation économique» – soit essentiellement la différence salariale entre hommes et femmes –, l’émancipation politique, le niveau d’éducation, l’accès aux soins de santé. Aucun problème en ce qui concerne l’éducation, puisque le Luxembourg est tout simplement n°1, comme c’était déjà le cas en 2006. Dans le domaine des opportunités économiques, le Luxembourg était 59e en 2017 (sur 144 pays) et est 60e un an plus tard (sur 149 pays).

Si une place est perdue, l’indice global calculé est cependant en croissance: 0,667 en 2017 et 0,693 en 2018. Même évolution en ce qui concerne la santé: le Luxembourg était 86e en 2017 avec un indice de 0,973 et 91e en 2018 avec un indice de 0,972. Le résultat est excellent, puisque le maximum possible est de 1. Enfin, en ce qui concerne l’émancipation politique, le pays figure à la 67e place en 2018, alors qu’il était 66e l’année d’avant.

Les conclusions indiquent que le Luxembourg, comme l’Autriche, a «progressé dans la réduction du fossé global entre hommes et femmes. L’Autriche constate une augmentation du nombre de femmes au Parlement et le Luxembourg parvient à une plus grande parité dans le sous-indice participation et opportunités économiques».

Le Luxembourg a connu quelques évolutions au niveau de son classement au cours des dernières années. Effet de la crise économique, de 63e en 2009, il était 26e un an plus tard, et même 17e mondial en 2012. Avant de redescendre au classement à partir de 2015.

Au niveau mondial, le Forum note que les inégalités entre les hommes et les femmes sont légèrement en baisse en 2018. Ce qui est surtout dû à la réduction de l’écart dans le domaine économique. L’accès à la santé, à l’éducation et l’émancipation politique ont pour leur part connu des stagnations ou des chutes.

C’est l’Islande qui reste le pays le plus égalitaire, comme c’est le cas depuis 10 ans, suivi d’autres pays nordiques: la Norvège, la Suède, la Finlande... Mais ensuite, on retrouve le Nicaragua, le Rwanda et la Namibie, qui fait son entrée dans le top 10. Cette arrivée dans le sommet du classement d’un second pays de la zone sud-saharienne démontre que la diminution des inégalités dépend plus d’une volonté politique que des seules conditions économiques.

 

Si on regarde les seuls pays du G20, c’est la France qui mène la danse (12e), suivie par l’Allemagne (14e) et le Royaume-Uni (15e). Les USA sont 51e. Six pays du G20 sont classés au-delà du top 100. 

Avec 75,8% des inégalités comblées, l’Europe occidentale est la meilleure des régions au niveau mondial.

Au rythme des changements actuels, il faudra cependant 108 ans pour combler totalement les inégalités entre les deux genres et 202 ans pour arriver à une parité professionnelle.