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Pour éclairer le néophyte: Marco Sgreccia est tout sauf un inconnu sur la scène de l'évolution virtuelle luxembourgeoise. Licencié en sciences commerciales et financières à Bruxelles en 95 avec un mémoire qui en dit long sur sa passion: "La politique audiovisuelle de l'Union Européenne", son second pas dans la vie professionnelle l'amène au Service des Médias et de l'Audiovisuel du Gouvernement en 96, après une brève expérience dans le privé. Dans le cadre de Médiaport Luxembourg, il est chargé des activités de promotion du Luxembourg à l'étranger comme site privilégié pour les secteurs de la communication et des technologies de l'information. Cette stratégie de promotion permet d'approfondir et d'intensifier les relations existantes et d'établir de nouveaux contacts avec des investisseurs susceptibles de s'installer  auLuxembourg ou désireux de nouer des relations commerciales avec des entreprises résidentes. Quatre ans plus tard, Sgreccia décide de quitter ceux avec lesquels il a commencé à construire ce qui est censé devenir e-Luxembourg. C'est-à -dire le Ministre Biltgen et Jean-Paul Zens. Chez Euroscript, firme internationale de traitements de documents de toutes sortes et en toutes langues, Sgreccia n'a pas vraiment retourné sa veste. S'il a échangé le secteur public contre le privé, c'est pour agir une fois de plus en tant que "International Business Development Manager". Dans une maison où l'on parle des langues différentes à tous les étages et qui compte des filiales à Londres, Bruxelles, Francfort, Berlin, Zurich, Rome et Munich, il est possible que le polyglotte se sente encore plus à l'aise que dans les locaux pourtant bien cossus de son (ex) Ministère. Le cosmopolitisme doit faire vibrer un nerf de plus au rayon excitation, cela on n'en doute pas. Mais était-ce la seule raison de ce changement soudain' Nous avons voulu en savoir plus. et avons rencontré un passionné qui semble s'amuser à nouer les fils de la convergence internationale.

Monsieur Sgreccia, nous avons rendu visite, il y a quelques mois, à Jean-Paul Zens du Service des Médias et des Communications, afin qu'il nous donne des détails sur le développement de ce que sera le e-Luxembourg dans le cadre du e-Europe d'ici un ou deux ans. Il nous a été révélé à cette occasion que le point fort serait le traitement des documents et leur traduction dans toutes les languesimaginables.

Luxembourg deviendrait ainsi une plate-forme du ficelage des news internationales, qui seraient mises en forme chez nous pour une meilleure exploitation au niveau universel, avant envoi aux exploitants individuels.

Or, et de une, jusqu'au milieu de cette année, vous étiez aussi un des personnages clé du même ministère en tant qu'attaché aux relations internationales. Et de deux, vous voilà pratiquement dans la même position au sein d'une société qui est justement spécialisée dans le secteur du traitement de documents. De là, il n'y a qu'un pas à imaginer que votre départ du service gouvernemental était tout sauf un fruit du hasard et qu'il existe un lien assez évident entre la mission de votre ex-employeur et celle de l'actuel.

Marco Sgreccia: Pendant mon engagement au sein du Service des Médias, j'ai toujours accompagné MM Biltgen et Zens dans leurs voyages prospectifs. Je bénéficiais donc, par ce lien direct, du contact avec tous les secteurs possibles de l'industrie des médias et des technologies de l'information. Peut-être ai-je même eu trop de contacts avec ce secteur, et cela fut-il déterminant. Même si mon travail me plaisait, un jour le changement s'imposa, ces diverses prises de contact ayant été très grisantes. D'autant plus que la possibilité m'a été donnée de rentrer dans une entreprise qui, à part de se trouver en pleine expansion, se situe dans un secteur capable de prester vers tous les autres secteurs. Le monde de l'Internet ou du Global Média ne sont que des niches de notre travail, car nos contrats avec des industriels de tout genre nous obligent bien souvent à globaliser le contenu  de leurs produits par tous les moyens de communication mis à disposition. De plus, l'actionnariat  important de cette société qu'est Euroscript en impose au niveau fiabilité, et j'ai la chance d'être directement et hiérarchiquement dépendant d'un Directeur Général qui, lui aussi, est encore assez jeune, puisque trentenaire. Depuis 12 ans, cette boîte n'arrête pas de pousser. Aujourd'hui nous comptons tout de même 430 personnes, dont 260 (c'est-à-dire la majorité) travaille à Luxembourg. Sans compter les 600 free-lances qui traduisent tous vers leur langue natale ou vers la langue principale du pays dans lequel ils vivent. Bien entendu, compte tenu de l'expansion des filiales dans les sept autres villes et éventuellement sur d'autres marchés, cela se répercute aussitôt sur la situation au Luxembourg, où toutes les activités sont gérées.

Quel rôle exact e-Luxembourg compte-t-il donc finalement conférer à Euroscript dans cette nouvelle ruée interplanétaire vers la gloire virtuelle, et des projets ont-ils  déjà été entamés dans ce sens?

M.S.: Dans le cadre de e-Luxembourg aucun rôle ne nous a été attribué. Nous sommes sans doute un acteur en adaptation linguistique et culturelle. C'est un avantage pour le site Luxembourg que de pouvoir bénéficier sur sol national d'une société pareille avec une multitude de traducteurs étant capables de faire la traduction dans leur langue maternelle. Comme on aura besoin de services de ce genre dans la globalisation des médias, je remercie MM. Zens et Biltgen d'avoir pensé à nous dans ce sens. Car, pour concevoir un site Internet efficace, il n'est plus pensable de nos jours qu'il ne soit qu'unilingue. Il faut savoir qu'outre la traduction, certains de nos clients réclament de nous que nous livrions aussi la conception rédactionnelle. Comme nous travaillons avec des ingénieurs-rédacteurs, juristes-linguistes etc?, nous avons pour tous les secteurs des personnes à disposition ayant une connaissance très pointue de leur domaine. A la finalisation du produit, et si le client le désire, celui-ci aura été contrôlé par trois personnes au moins: le rédacteur, et deux re-lecteurs dont un au moins travaillant dans sa langue maternelle et un spécialisé dans le secteur décrit. Cela réclame bien sûr un certain temps d'action, qui ne peut être garanti en général pour les agences de presse pour lesquelles tout doit être finalisé en un temps record. Parfois, à l'arrivée d'un communiqué, celui-ci se doit de sortir deux heures plus tard, traduit dans onze langues.

Il n'y a donc pas de relais direct entre le e-Luxembourg et Euroscript, mais les services mis à disposition par notre société répondent aux besoins d'entreprises et d'institutions actives sur les marchés internationaux.

En retraçant le chemin que vous avez parcouru au sein du Service des Médias depuis votre entrée en 1996, quels étaient les points forts dans la réalisation gouvernementale au niveau du développement de la nouvelle économie, et quels en étaient les plus faibles? Ne trouvez-vous pas, par exemple, que le facteur "temps" a été un peu négligé, et qu'on n'a pas mis suffisamment de moyens dès le départ à disposition de l'évolution dans le domaine virtuel, préférant se reposer tant que possible sur la bonne santé économique du Grand-Duché au niveau financier et bancaire?

M.S.: Commençons par le positif, et donc par ce qui m'a plu. A une époque où la convergence se cristallisait à l'horizon, notre Premier Ministre, a reconnu une certaine nécessité et n'a pas hésité à faire fusionner l'ancien Ministère des Communications et l'ex Service des Médias et de l'Audiovisuel. Ainsi, il délégua un Ministre à la tête du Service des Médias et des Communications, nouvellement créée. De plus, les compétences de ce service ministériel sont restées sous la tutelle du Ministère d'Etat. De cette manière, contenant et contenu étaient hébergés chez une même personne. Nous étions le premier pays d'Europe à faire ce pas et avons, bien entendu, été enviés par d'autres nations pour la rapidité avec laquelle la  mise en place d'une telle structure eut lieu.

Ensuite, il est important de souligner que nous sommes le premier pays de l'UE à avoir transposé les deux directives sur le commerce électronique. Une réalité certainemaint non-négligeable, étant donné que nous serons certainement un exemple pour d'autres.

C'est peut-être vrai qu'au début peu de ressources humaines furent allouées à l'initiative Mediaport. Il faut cependant également admettre que le phénomène Internet est récent et que nous nous y sommes mis extrêmement tôt. Les succès se sont peu à peu concrétisés, diverses sociétés actives dans le secteur des technologies de l'information et de la communication sont venues s'implanter au Luxembourg et continuent à le faire. La provenance de ces sociétés est variée: France, Italie, Etats-Unis? Depuis, d'excellents économistes et juristes ont été engagés pour renforcer l'équipe Mediaport.

Tous ces développements sur le site du Luxembourg doivent être mis en relation avec la taille du pays et de son marché domestique. Il faut rester réaliste. Que ferait, par exemple, une grande agence de web design au Luxembourg avec 1.000 personnes, sans le marché y relatif?

M.S.: Il faut également noter qu'en matière de regroupement de professionnels actifs dans un même secteur, ou de création de communautés, des résultats remarquables ont été atteints. Nous avons un Technoport, la zône de Betzdorf, qui se développent en permanence, ou d'autres projets comme la Cité des Sciences. Grâce à ces infrastructures, Astra et Astra-Net offrent le moyen d'atteindre plus des trois quarts de la planète. Voilà une autre chose impensable il y a une dizaine d'années. Idem pour le développement du capital à risque en pleine effervescence, secteur dans lequel il y a des acteurs bien actifs à ce jour . En matière de formation, un NewMediaGroup ou, plus récemment,une Medienaka-demie, contribuent avec plein d'autres acteurs à l'élargissement de l'offre. Grâce au groupe RTL, des professionnels de la TV sont également au Luxembourg.

Somme toute, le Luxembourg reste un site intéressant en Europe pour les activités liées aux nouveaux médias et aux technologies de l'information.

Pensez-vous que le système de coordination, tel qu'il a été établi entre les différents secteurs gouvernementaux pour assurer un bon fonctionnement dans le cadre du e-Europe, est optimal' Cette implication de toute une série de ministères dans le projet conceptuel ne risque-t-elle pas de freiner les choses plutôt que de les faire évoluer dans le temps imparti?

M.S.: La première question qu'il faut se poser est la suivante: quel est le Ministre adéquat pour gérer un tel dossier et pour couvrir tous les secteurs énumérés dans e-Europe? Cette initiative touche des domaines tels que le e-education, le e-government, le e-business, le e-social, le e-regulation'.pour ne mentionner que ceux-là. En d'autres mots, une approche horizontale s'impose pour impliquer les portefeuilles ministériels concernés.

Etant donné que M. Biltgen est Ministre Délégué aux Communications, et qu'il a sous sa responsabilité les questions liées à la société de l'information, le fait que ce département ministériel ait un rôle de coordinateur des Ministères impliqués dans l'initiative e-Luxembourg est optimal. Chaque responsable est tenu au courant de ce qui se décide au niveau national et chacun est informé des activités de son homologue. De plus, dans ce cas bien précis les coordinateurs ont certainement le dynamisme nécessaire ainsi qu'une expérience et le savoir-faire requis.

D'ailleurs, on remarque que les initiatives liées à e-Luxembourg se multiplient dès qu'elles  touchent à la culture ou la recherche, à l'économie ou encore à l'éducation.

Le secteur privé est-il à votre avis suffisamment représenté dans cette cellule "d'incubation' gouvernementale, et la répartition des rôles vous semble-t-elle justifiée, ou faudrait-il réadapter certaines choses?

M.S.: Je vois régulièrement dans la presse que François Biltgen cultive sans cesse le dialogue avec le privé. Rien que pour le séminaire d'auto-régulation, un site spécial a été créé par ses soins sur le Net. Or, il n'est pas du tout évident qu'une telle chose se fasse rien que pour un événement ponctuel. Mais Monsieur Biltgen connaît le secteur  privé et la nécessité du dialogue permanent avec ce secteur. Il a d'ailleurs dans ce sens organisé une réunion avec les câblo-opérateurs, participé à différentes tables rondes et été actif dans tous les secteurs concernés.

Pensez-vous, qu'en dehors la gestion des documents, le Grand-Duché pourra exploiter d'autres richesses pour faire partie du trio européen de pointe? Si oui, lesquelles?

M.S.: Oui, je vois d'autres domaines parfaitement adaptés. Nous avons une infrastructure optimale dans bien des secteurs. Nous avons un know how dans le clearing en général. A part celui de la finance, il y a celui des GSM (le clearing pour le roaming). On pourrait ainsi imaginer toutes sortes d'activités gravitant autour de la fonction de clearing pour les transactions à signature numérique. Pourquoi pas? Lorsque l'on est le point central de bien des choses, il est facile d'imaginer la suite. Je vois aussi par exemple  un grand avantage dans le domaine couvert par Euroscript. Il y a déjà une énorme demande de la part des nouveaux médias. Que ce soit pour fournir un site Internet, ou juste une voix avec une version traduite d'un texte. La niche existe, les besoins vont en s'agrandissant. De même, en ce qui concerne l'adaptation des contenus des agences de presse, nous sommes de plus en plus sollicités. Ayant les bonnes infrastructures télécom à l'appui, il nous est possible d'acheminer les contenus vers nous et de les rediriger vers le client après adaptation.

Au cours de votre carrière gouvernementale, vous avez eu l'occasion de nouer beaucoup de contacts à l'étranger. Quels sont, à votre avis, les pays les mieux placés dans la course contre la montre actuelle, et quels sont leurs avantages?

M.S.: De manière générale, les petits pays ayant une bonne aisance financière et étant bien connectés, sont bien placés pour jouer un rôle prépondérant dans les technologies de l'information. Le Luxembourg fait partie de cette catégorie de pays. Selon une étude récente, nous avons la pénétration de PC la plus élevée et nos infrastructures télécom sont excellentes. Après cette catégorie, viennent bien entendu celles qui arrivent à consolider le travail des facs, en l'occurrence celles du Venture Capitalism et du secteur privé. Dans cette approche, les Etats-Unis sont bien évidemment exemplaires. Ensuite, je dirai que les pays scandinaves on également leur mot à dire. Un taux d'utilisation Internet et une pénétration des téléphones mobiles parmi les plus élevés au monde. On peut bien s'imaginer qu'ils sont idéalement placés pour l'utilisation future et intense de services Internet via toute forme de terminal mobile.

Enfin, une autre catégorie regroupe des pays comme l'Inde, qui a investi très tôt dans l'éducation informatique de sa jeunesse. Toutes les grandes sociétés de software sont déjà installées dans ces régions désormais convoitées, parce que l'employeur y trouve un personnel formé pour travailler dans les technologies de l'information et de communication. L'Inde, toujours face à des réalités structurelles désavantageuses, continuera cependant certainement à jouer un rôle dans ce secteur très prometteur. 

Avec quels pays ou quelles régions le Grand-Duché  risque-t-il de tisser le plus de liens contractuels, et pourquoi?

M.S.: pourquoi aller chercher bien loin, car c'est surtout dans la Grande Région que se situent les possibilités les plus opportunes. Le CRP a déjà de bonnes relations avec les sites de Metz et Nancy. A ne pas négliger non plus, les relations avec Strasbourg ou même St Gallen en  Suisse. Un accord de coopération dans le secteur des médias a été signé par notre Premier Ministre avec la Rhénanie du Nord-Westphalie et a ainsi déjà conduit à la création de la Medienakademie. Luxembourg est convoité un peu partout pour des partenariats.

Pourquoi? Parce que nous avons un environnement international. Il ne faut pas oublier que nous sommes quand même un centre d'institutions européennes et de gestion de fonds, dans lequel on parle toute une série de langues, un pays qui abrite le siège de quelques leaders européens dans les médias.

Quelles sont, selon vous, les sociétés en place qui auront le plus de chance de jouer un rôle prépondérant dans le développement du marché de la nouvelle économie au Luxem-bourg?

M.S.: Pour répondre à cette question j'aimerai d'abord catégoriser certains secteurs d'acitvités.

Tout d'abord les entreprises qui sont actives dans les infrastructures de communication. Un fort besoin de communiquer a été éveillé chez le consommateur, ne citons que le téléphone portable ou les perspectives que nous offrent les futurs réseaux UMTS. De nombreuses applications à débit élevé qui nécessitent des infrastructures à large bande, tv digitale ou streaming basé sur protocole IP, se multiplient chaque jour. Il est donc logique que des sociétés telles que SES/Astra ou Astra Net ont encore de beaux jours devant elles. La même chose compte pour les opérateurs de téléphonie fixe ou mobile

Pour remplir ces canaux de distribution, il faut bien entendu produire du contenu. La consommation de contenus multimédia devient de plus en plus personnelle, des chaînes thématques voient le jour. Le film et le documentaire sont consommés à la demande et satisfont souvent des goûts très personnels. Chaque niche est exploitée. De nouvelles formes d'"entertainement" apparaissent est sont adaptées à l'Internet. Par conséquent, les producteurs de contenus et de chaînes sont fortement sollicités, tandis que de nouveaux marchés, et certainement une concurrence plus accrue, s'ouvrent à eux. Et je pense bien entendu maintenant aux initiatives gouvernementales pour soutenir ce genre de production et qui suivent donc cette évolution.

Le terme "Globalité" servira de transition à cette troisième catégorie d'entreprises. Etant donné que l'Internet, global par excellence, mais également les chaînes thématiques, exploitent souvent des niches, leur rentabilité est davantage garantie si elles sont présentes sur le plus de marchés possibles. Un besoin d'adaptation par marché est donc nécessaire et c'est justement cette catégorie que j'aimerai aborder maintenant. Euroscript est en Europe un des leaders dans le secteur de l'adaptation linguistique et culturelle de contenus. Un produit, que ce soit un produit industriel ou encore un site internet ou une chaîne de tv, doit,pour avoir le plus de succès possible, être adapté à la langue et à la culture du pays. Euroscript adapte tout genre de contenus. Nous nous sommes même lancés depuis peu dans le doublage multilingue de documentaires. En partenariat avec le Broad-casting Center Europe, Euroscript s'occupe du volet traduction et adaptation, et le BCE du volet technique.

Notre ambition est de couvrir tous les secteurs nécessitant, sous quelque forme que ce soit, une adaptation linguistique et culturelle.

Chez Euroscript vous développez, entre autres, des modules de programmes de formation et de conférences. Serez-vous aussi impliqués plus particulièrement dans le e-learning et, si oui, dans quelle mesure?

M.S.: Ceci n'est pas tout à fait vrai. Ce que nous faisons, c'est accorder des bourses aux étudiants ou à l'occasion organiser des conférences sur les langues dans des contextes variés.. C'est tout. Mais dans le e-learning nous pouvons détecter, il est vrai, une autre niche. La traduction et l'adaptation des programmes de formation, par exemple.

Le Ministre Biltgen est persuadé qu'au niveau des ressources humaines, il n'y aura pas de problèmes directs liés au développement des nouvelles technologies. Ne pensez-vous pas que nous pourrions quand même être confrontés à une sérieuse lacune au niveau des ressources disponibles d'ici quelque temps, dans le secteur IT par exemple?

M.S.: Si problème il y a, ce sera plutôt au niveau planétaire que régional. Un secteur en forte croissance a souvent comme conséquence logique que la demande d'emploi spécialisé en est plus importante que l'offre. Que Monsieur Biltgen soit à la fois Ministre de la Communication et du Travail est un avantage supplémentaire à la réglementation de ces problèmes.

Vos prédictions pour le Grand-Duché en 2001? Luxembourg, another success story?

M.S.: Nous sommes un pays très bien câblé, que ce soit du point de vue câblage pour la télé, la téléphonie fixe ou mobile. Au niveau de la boucle locale, il y aura peut-être également bientôt des développements, via les réseaux électriques. De plus, une chaîne numérique pour le Luxembourg vient d'être lancée.

Ne pourrait-on pas même considérer, comme prochaine success story, le Luxembourg avec des entreprises basées sur son sol formant une chaîne de valeurs complète et intéressante?

Vous avez peut-être une dernière question à vous poser vous-même?

M.S.: Volontiers. A part focaliser sur Luxembourg en particulier, on pourrait aussi se demander quelles sont les tendances en matière de technologies de l'information pour les années à venir. Et là je dirai: 1) Peer to Peer. Il y aura de plus en plus de connectibilité et donc d'échanges entre les différents PC. La recherche d'infos basée sur le principe "Napster" se développera certainement. 2) Capital à risque: beaucoup d'investissements ont été fait à la légère dans des projets où le "business model' ne tenait pas la route. Et, par conséquent, les fonds de capital à risque qui attendaient des revenus à trop court terme, et qui ont négligé une vue plus à moyen et long terme, vont être sévèrement bousculés. 3) Et en matière de communication le futur sera certainement: wireless?, wireless?, wireless?.