René Elvinger a passé 40 ans dans l'unité de Steinsel, dont les cinq dernières comme propriétaire. (Photo: Jessica Theis)

René Elvinger a passé 40 ans dans l'unité de Steinsel, dont les cinq dernières comme propriétaire. (Photo: Jessica Theis)

Ce mardi 14 juin, Cebi International fête ses 40 années de présence au Luxembourg. Un anniversaire un peu particulier dans la mesure où celui qui fut son premier employé, René Elvinger, en est désormais le propriétaire.

Bâtie par des investisseurs italiens, c’est sous le nom de Elth (pour ELectrique-THermique) que l’unité s’implante à Steinsel, sur le bord de l’Alzette. Spécialisée à l’époque dans les thermostats bithermiques pour l’électroménager, ses propriétaires entendent étendre leur influence sur l’Europe du Nord et la France.

Peu à peu, cependant, elle se spécialise dans les capteurs, les petits moteurs (ouverture des fenêtres, pompes lave-vitres) et même les réservoirs lave-glace pour l’industrie automobile. Aujourd’hui, l’unité luxembourgeoise s’étend sur une surface totale de 65.000m2 dont 27.000m2 de surface couverte, emploie plus de 600 personnes et a affiché, pour l’année 2015, un chiffre d’affaires de 88,5 millions d’euros (432 millions en consolidé au niveau du groupe).

Héritage forcé

Mais il est difficile désormais de parler de l’unité de Steinsel sans l’intégrer au groupe Cebi et à son responsable, René Elvinger. Entré en juin 1976 en tant que jeune directeur adjoint, il y fait toutes ses classes et devient directeur général en 1985. Peu à peu, il s’occupe aussi des autres unités du groupe basées à l’étranger.

Lorsque l’actionnaire principal de l’entreprise décède, en 2011, la famille lui demande s’il ne serait pas intéressé de racheter l’ensemble de l’activité. Ce qu’il fait, sans trop hésiter, à l’âge de 60 ans. Le voilà donc à la tête d’un groupe qui emploie près de 3.000 personnes et dispose d’unités de production – réunies sous le nom de Cebi International en 2015 – en Suisse, en Italie, en Espagne, en Pologne, en Chine, au Brésil et, enfin, au Mexique où il a inauguré la 11e unité de production du groupe en mai dernier.

En Chine, nous ne sommes pas assez grands.

René Elvinger, président et CEO de Cebi International

En tant que spécialiste de pièces détachées pour l’industrie automobile, Cebi veut être proche des grandes unités d’assemblage. L’unité de Puebla au Mexique est à proximité d’une importante usine VW et d’une future unité d’assemblage de l’Audi Q5.

«En Chine, nous ne sommes pas suffisamment grands, admet René Elvinger. Or, ce pays abrite un quart de la production mondiale de voitures. Nous avons donc pris des mesures pour augmenter la production.»

Mais s’il a fait le choix de reprendre l’activité, c’est aussi parce qu’il veut faire en sorte de préserver une activité industrielle au Luxembourg. Or, s’il ne l’avait pas acquis, le groupe serait probablement passé entre des mains chinoises. «À long terme, ils ne seraient pas restés chez nous», estime-t-il avec cinq ans de recul.