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 (Photo: paperJam / Archives)

Métier de niche né dans le sillage de la révolution numérique, le data scientist a la lourde tâche de débusquer de la valeur dans la masse de données toujours plus importante qui gravite autour de l’entreprise et au sein de ses départements.

Chargé par le passé de recruter cet oiseau rare pour un client actif dans le commerce en ligne, Nicolas Hurlin, fondateur du bureau The Recruiter, nous en dessine le portrait-robot. «Le data scientist a souvent un profil hybride. Il a une base en statistiques et en programmation et comprend bien les objectifs business. Il doit pouvoir traduire des problématiques métiers en statistiques. Pour ce faire, il dispose, en outre, de solides capacités analytiques, le cœur de son métier. Pour un e-shop, il va, par exemple, analyser la traçabilité numérique des clients et la manière dont ils parviennent sur le site.» Les techniques propres au data mining, au «machine learning» et à la création de data warehouses, soit des «entrepôts» de données, font partie de son arsenal de compétences, tout comme la maîtrise de langages comme Java NoSQL, Hadoop…

Double regard

Chargé de rapatrier, traiter et organiser des milliers de données issues de diverses sources, il construit des algorithmes de recherche précis, afin de mieux comprendre les attentes ou les préférences des clients de son organisation. Amené à travailler étroitement avec le CIO et le CTO, le data scientist, aussi en contact avec son homologue data analyst, est, bien souvent, rattaché au business, le premier client de ses analyses. Parmi ses tâches courantes, il contribue à la lutte anti-fraude et à l’optimisation des moyens de paiement en ligne, dans le cas où il travaille pour un e-commerçant.

C’est la qualité de sa formation qui fait la différence.

Nicolas Hurlin, fondateur de The Recruiter

Sorte de mouton à cinq pattes féru de développement, d’intelligence applicative et de maths financières, il reste difficilement débauchable sur le marché luxembourgeois. Il faut souvent aller en Allemagne, en France ou en Angleterre, pays plus avancés dans le perfectionnement de ces profils, pour trouver la perle rare.

«Plus que sa séniorité ou la variété de ses expériences passées, c’est la qualité de sa formation qui fait la différence auprès des entreprises, partage encore Nicolas Hurlin. Bac+5, il fait fréquemment des doubles cursus.» S’il y a encore peu de formations entièrement dédiées à ce nouveau métier, les écoles de commerce, d’ingénieurs ou de mathématiques appliquées s’y intéressent de près. À Paris, par exemple, un master spécialisé accessible pour les niveaux bac+5 en gestion de big data est né à Télécom ParisTech.