Les immenses entrepôts où les chaînes et les manutentionnaires alimentent les conteneurs à quai: Dachser a besoin d'espace. (Photo: Dachser)

Les immenses entrepôts où les chaînes et les manutentionnaires alimentent les conteneurs à quai: Dachser a besoin d'espace. (Photo: Dachser)

Dachser est un géant de la logistique de gestion et d'expédition, mais aussi une entreprise qui est demeurée familiale. Allemand d'origine, le groupe est extrêmement actif dans le grand marché d'import-export. Et son organisation Benelux entend bien renforcer sa dernière syllabe.

Dachser a débarqué avec une agence à Grevenmacher, en 2011. D'abord rattachée au gigantesque Eurohub voisin d'Überherrn (en Sarre), la filiale luxembourgeoise, tout en restant évidemment connectée à sa plateforme qui assure un impressionnant va-et-vient, s'est logiquement glissée dans le giron de l'organisation Benelux, en plein boum. «L'entreprise souhaite davantage investir dans les activités du Luxembourg au fil des années. C'est un objectif clairement programmé», confirme Aat Van der Meer, managing director de Dachser Benelux, nommé également country manager pour le Luxembourg en 2013.

Doubler de surface, tripler de volume et embaucher

L'entreprise a rapidement compris une chose: l'ancrage au Grand-Duché est un indispensable. «Techniquement, on pourrait se passer d'être présent sur le territoire luxembourgeois, tout en desservant le marché. Mais ce n'est pas l'idée. Au contraire, nous sommes persuadés que, pour développer le marché local dans une perspective internationale, il faut être bien impliqué dedans», ajoute le directeur.

Du coup, pour répondre aux ambitions, Grevenmacher doit grandir. Actuellement, Dachser Luxembourg y emploie en direct 25 personnes et tend vers 30 à court terme, sur un site qui couvre plus de 10.000 m2. La surface utile pour le passage à quai et le stockage représente 2.800 m2 environ. On y achemine entre 35 et 40 tonnes par jour (en regroupage à l'exportation), comparé à 250 tonnes/jour en importation. L'objectif est, dès cette année, de doubler les volumes à l'export, et poursuivre la croissance pour expédier d'ici deux à trois ans 150 tonnes par jour.

Il faudra donc, rapidement, au moins doubler la surface utile de manutention et envisager une extension. De quoi aussi embaucher sur le marché local: «On aura 50 personnes au Luxembourg dans les deux ans. Et au-delà, atteindre 100 personnes semble raisonnable dans un horizon relativement rapproché», souligne Aat Van der Meer.

Trouver le site idéal

Pour développer ce petit hub luxembourgeois (cela ferait grosso modo la moitié de l'Eurohub d'Überherrn), il faudra donc disposer de terrains couvrant environ 30.000 m2, afin de pouvoir sortir quais et stockage en suffisance, environ 5.000 m2 de handling dans une première phase, jusqu'à 8.000 m2 dans une phase à confirmer dans les cinq ou six ans.

«On ne peut pas espérer s'étendre beaucoup là où l'on est», observe Ferry Sackers, business development manager de Dachser Benelux. «La localisation à Grevenmacher ou dans ce secteur nous intéresse beaucoup, c'est clair. Mais aucune porte n'est fermée ailleurs dans le pays.»

De fait, les hectares de terrain disponibles pour ce type d'activités au Luxembourg ne sont pas encore légion, pas du côté de la Moselle a priori. Mais, d'une part, l'extension des zones d'activité économique est bien sur les rails et, d'autre part, la logistique fait partie des piliers de la diversification.

Investigations et contacts en cours

«Les investigations sont bien en cours, depuis deux ou trois mois», confirme la direction de Dachser. Les contacts passent, évidemment, par les cabinets ministériels, mais aussi par les acteurs locaux, les recherches de synergies, l'élargissement du réseau. Si le Freeport du Findel par exemple n'entre pas trop dans les partenaires recherchés a priori par Dachser (qui fait acheminer dans ses conteneurs spéciaux un peu toutes les marchandises possibles, sauf justement les biens précieux, les œuvres d'art ou les animaux), les perspectives d'interconnexions multimodales et les routes toutes tracées par les sites logistiques du type Bettembourg-Dudelange, sont sur le radar des développeurs de Dachser, parmi d'autres.

«Nous voulons construire. Nous avons le même système, développé en interne, partout dans le monde. Nos sites sont semblables et obéissent à un cahier de charges précis. C'est une spécificité qui nous force à trouver le site idéal. Nous sommes extrêmement confiants dans le fait qu'on le trouvera au Luxembourg», conclut Aad Van der Meer.

Le rapport volume espace étant un cheval de bataille du logisticien, au même titre que l'efficacité du déplacement et le «just in time», nul doute que Dachser et ses émissaires capteront une oreille attentive. Au Luxembourg, en 2013, l'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires consolidé de 5,85 millions d'euros, pour un peu moins de 5 milliards à l'échelle du groupe. Pour 2014 et les années suivantes, les perspectives d'affaires, d'emploi manutentionnaire et technique, et de développement luxembourgeois, ne sont sans doute pas à négliger.