Le concept de cryptomonnaie retient aujourd’hui l’attention des États, qui y voient un moyen d’asseoir leur souveraineté et de lutter contre la prééminence du dollar sur les marchés internationaux. (Illustration: Rybindmitriy)

Le concept de cryptomonnaie retient aujourd’hui l’attention des États, qui y voient un moyen d’asseoir leur souveraineté et de lutter contre la prééminence du dollar sur les marchés internationaux. (Illustration: Rybindmitriy)

Quand on parle de cryptomonnaie, on pense instantanément au bitcoin, cette sulfureuse monnaie virtuelle, reine du deep web et du black market dont le cours fluctue prodigieusement.

Mais le concept retient aujourd’hui l’attention des États, qui y voient un moyen d’asseoir leur souveraineté et de lutter contre la prééminence du dollar sur les marchés internationaux.

Le Venezuela est le premier pays à franchir le pas. En proie à une crise économique de grande envergure, le gouvernement de Nicolàs Maduro a lancé le petro. Le cours de cette cryptomonnaie est aligné sur le prix de la dernière richesse du pays: le pétrole.

L’État vénézuélien y voit un recours pour tenter d’endiguer l’inflation galopante qui ronge le pays et qui pourrait atteindre 1.000.000% en 2018, selon les estimations du FMI. 

Le président Maduro a contraint les banques à reconnaître le petro comme unité de compte. Mieux encore, les travailleurs vénézuéliens percevront une partie de leur salaire en petro, dont le cours s’établissait au mois d’août à 60$ américains.

La cryptomonnaie constitue également un moyen de contournement astucieux face aux sanctions économiques appliquées à l’encontre du Venezuela par les États-Unis. À condition bien sûr que le petro apporte des gages de stabilité et de pérennité.

Le succès de cette initiative pourrait donner des idées à d’autres États malmenés par la diplomatie américaine. L’Iran et la Russie ont ainsi annoncé réfléchir à la possibilité d’une cryptomonnaie d’État susceptible d’être utilisée dans le cadre d’échanges commerciaux.