La diminution du chômage devrait entraîner progressivement plus de pression à la hausse sur les salaires. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

La diminution du chômage devrait entraîner progressivement plus de pression à la hausse sur les salaires. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Les nombreuses craintes et incertitudes qui planaient sur l’économie européenne en début d’année laissent depuis quelques mois la place à la confiance et à l’optimisme. Le chômage a continué à se résorber pour tomber en dessous de 9% au mois de septembre, et l’indice du sentiment économique dans la zone euro est aujourd’hui à son plus haut niveau depuis 2001. La croissance est de plus en plus synchronisée, aussi bien entre pays qu’entre différents secteurs de l’économie. Depuis plusieurs mois, cette croissance ne repose d’ailleurs plus exclusivement sur la demande intérieure.

Cette dernière reste robuste, mais les exportations ont également connu une embellie et ceci malgré le renforcement de l’euro. Somme toute, la croissance en zone euro devrait s’établir autour de 2,3% pour l’année 2017, ce qui représente une nette accélération par rapport aux années précédentes et un taux de croissance similaire à celui enregistré aux États-Unis cette année.

Par ailleurs, les indicateurs avancés restent particulièrement bien orientés. Ainsi, les enquêtes auprès des directeurs d’achats des entreprises ont encore surpris à la hausse récemment. Au mois de novembre, l’indice composite PMI (Purchasing Managers Index) a atteint son plus haut niveau depuis 2011: la croissance pourrait encore accélérer à court terme. Pour l’année 2018 dans son ensemble, la croissance pourrait s’établir à un taux proche de 2,5%. À ce rythme, le taux de chômage devrait continuer à tomber et l’écart de production, qui mesure le retard de production accumulé suite à la crise, devrait se fermer rapidement.

La BCE soutient l’économie

On observe déjà que les taux d’utilisation au niveau de la production sont élevés dans de nombreuses entreprises. Ceci laisse présager une forte croissance de l’investissement, encouragée par des conditions de financement favorables. Il ne faut pas oublier que le retard d’investissement accumulé suite à la crise en Europe reste significatif.

La diminution du chômage devrait entraîner progressivement plus de pression à la hausse sur les salaires. Elle continue également à nourrir la demande intérieure, ce qui devrait conduire les entreprises à augmenter graduellement leurs prix. Ces tendances laissent supposer une hausse progressive de l’inflation. Néanmoins, à ce stade, l’inflation sous-jacente reste proche de 1% et donc loin de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui est d’atteindre un taux d’inflation proche (mais en dessous) de 2% à moyen terme.

Par conséquent, la BCE maintient son soutien monétaire à l’économie: elle s’est engagée à des achats nets d’actifs supplémentaires jusqu’au mois de septembre 2018 et ses indications prospectives (forward guidance) suggèrent qu’elle ne devrait pas relever ses taux directeurs avant 2019. La politique monétaire continuera donc à fournir un soutien significatif en 2018: la BCE semble en tout cas décidée à ne pas mettre à risque la dynamique de croissance positive en resserrant trop rapidement les conditions monétaires.