Philippe Ledent: "Ou on se fait concurrence, ou on créée des clusters transfrontaliers". Photo: UCM

Philippe Ledent: "Ou on se fait concurrence, ou on créée des clusters transfrontaliers". Photo: UCM

Monsieur Ledent, vous êtes devenu vice-président du CESGR. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

« J’ai effectivement pris, ce lundi, à Trêves, la vice-présidence du Conseil économique et social de la Grande Région. Le nouveau président, Ditmar Muscheid, est de Rhénanie-Palatinat. Il est du monde syndical et il succède à Patrice Lombard, qui représentait la Lorraine et le Medef. Quant à moi, en tant que représentant wallon, j’assurerai la présidence en 2015. Il faut se rendre compte que si le monde est un village, alors la Grande Région est un hameau. Mais c’est un espace de 11 millions d’habitants issus de quatre pays et parlant trois langues, où 160.000 travailleurs vont et viennent quotidiennement par-delà les frontières, dans un bassin de vie et d’emploi.

Vous y croyez encore, à cette entité suprarégionale ?

« Il y a certes des soucis de visibilité. Parfois, on peut s’y perdre, entre les différentes instances. Cependant, même si on sait bien que l’on n’est pas dans une logique de directives politiques, parce qu’un État doit discuter avec des Länder ou des Régions et que ce n’est pas simple sur le plan institutionnel, même si les frontières et la langue peuvent constituer des freins, cet espace présente de magnifiques opportunités pour entreprendre, travailler, étudier, vivre… C'est un atelier de l'Europe, où il faut pouvoir saisir les opportunités. Le CESGR est un atelier en soi, dans le sens où l’on y travaille. C’est un réseau, très concret, qui permet de se confronter à des benchmarks utiles. Le tissu de PME est dense, dans chacune des régions. Ou on se fait concurrence. Ou, dans certains domaines, on crée des clusters transfrontaliers qui permettent de viser plus loin. J’ai un double rêve par rapport à tout ça. Que la Wallonie s’implique davantage, d’abord. Ensuite, je rêve de créer une communauté entreprenante de citoyens issus des divers territoires. Les moyens de connexions efficaces doivent nous permettre de mieux dialoguer, pour mieux entreprendre, et rendre possible l’émergence des entrepreneurs de demain au sein de cette entité géographique.

Vous avez une double expérience, d’entrepreneur et de conseiller. Un mot de votre parcours ?

« J’ai 44 ans. J’ai fondé L.C.M., cabinet de conseil en stratégie opérationnelle, en organisation et en management de TPE et PME. Je suis aussi partner d’Ecowash Belgique / Luxembourg. Consultant agréé par la Région wallonne, en management et organisation des entreprises, je suis administrateur-délégué de Challenge, une structure spécialisée dans l’accompagnement d’entrepreneurs starters. Je suis aussi vice-président de l’UCM (Union des classes moyennes) du Luxembourg belge et conseiller au sein de Filtrans, fonds d’investissement transfrontalier. »