Benjamin Fréteur: «La fiche de paie électronique se démocratise.» (Photo: SD Worx)

Benjamin Fréteur: «La fiche de paie électronique se démocratise.» (Photo: SD Worx)

Monsieur Fréteur, quelles évolutions notables a connues le secteur des RH ces dernières années?

«Depuis quelques années déjà, la tendance de fond va vers l’outsourcing. Mais cela suppose d’avoir un regard clair sur son payroll. Quelles étapes les entreprises veulent-elles externaliser? Elles doivent s’interroger au préalable sur leurs ressources humaines, leurs savoir-faire, les systèmes mis en place mais aussi leurs évolutions à court, moyen et long termes. Nous intervenons ainsi de plus en plus au niveau des étapes préalables (récolte, analyse et encodage des données), ce qui est bénéfique pour nous comme pour notre clientèle. En effet, si ce travail préalable n’est pas efficace, toute la chaîne du payroll sera impactée. Comme le Luxembourg connaît un grand nombre de sociétés et filiales gérées par des maisons mères à l’étranger, il est important pour elles d’avoir un partenaire sur le marché local, un partenaire qui déploie son éventail de services, en amont et en aval, avec une bonne connaissance de la législation et une expertise métier large (contrat de travail, conventions collectives, détachement, pensions, fiscalité, etc.) pour une assistance adaptée à chaque secteur d’activité.

Quelles sont pour vous les tendances à venir?

«L’avenir passera à mon sens par cette forme de partenariat, afin que l’outsourcing apporte une plus-value, une proactivité aux entreprises. On doit pouvoir faire une distinction entre les sociétés qui ont une demande locale et celles qui ont une visée internationale. L’avenir passe également par un accompagnement renforcé des clients, plus personnalisé. Il faut constamment chercher à innover, dans la manière de proposer les services, dans l’accompagnement tout au long du processus. À mon sens, le succès de l’outsourcing repose sur une bonne communication et une bonne analyse des besoins. Le suivi de la relation client est en ce sens très important. La tendance va aussi vers une automatisation plus générale des procédures de transmission des informations et données, ce qui permet de faire le lien entre outils RH. La fiche de paie électronique se démocratise.

Quels sont vos besoins RH?

«Nous recherchons des collaborateurs qui maîtrisent les langues étrangères, qui sont orientés clients. Ce n’est pas simple de trouver des techniciens parés de ces qualités. Nous recherchons des experts RH, des consultants dont les domaines de compétences vont au-delà de la gestion administrative. Ils se doivent de maîtriser la gestion stratégique et être à même de créer des solutions adaptées. Nous investissons continuellement dans le développement de nos collaborateurs, et cela qu’ils soient juniors ou seniors, afin qu’ils disposent de connaissances de pointe et à jour.

Comment, dans l’absolu, rendre le secteur meilleur, voire idéal?

«Il faudrait balayer quelques-unes des fausses idées liées à l’outsourcing. Notamment que c’est synonyme d’une perte de maîtrise des processus, de violation des données et que c’est cher. Si une entreprise souhaite garder toute la procédure payroll en interne, elle doit constamment investir afin de réactualiser l’expertise et les systèmes. En misant sur l’outsourcing, elle gagne en efficacité, en se prémunissant du risque lié à l’évolution et au suivi des règles. La mentalité doit maintenant se mettre au diapason des réalités du terrain.»