Le secteur de la construction a connu des hausses de coûts salariaux plus importantes que dans les services. (Photo: ITM / archives)

Le secteur de la construction a connu des hausses de coûts salariaux plus importantes que dans les services. (Photo: ITM / archives)

Le coût de la main-d’œuvre au Luxembourg, c’est un vieux débat. Il est régulièrement alimenté par les données, calculées par l’office statistique européen, Eurostat. La livraison des chiffres comparés pour le troisième trimestre 2013 apporte de nouveaux enseignements.

Globalement, la croissance annuelle des coûts horaires – traitements et coûts non-salariaux – est restée assez stable (+1%) en moyenne, dans la zone euro comme dans l’UE28. Le Luxembourg en est assez proche, en tout cas il est loin des hausses spectaculaires notées dans les pays baltes ou en Autriche. Loin aussi de la chute vertigineuse chypriote (-7,6%) ou de quelques baisses soulignées (République tchèque, Irlande, Slovénie, Portugal). Mais le Grand-Duché reste quand même au-dessus de la moyenne.

Une hausse freinée mais présente

Dans la zone euro, les salaires et traitements horaires ont augmenté à un taux annuel de 1,3%, les coûts non salariaux à 0,4%. Dans l’UE28, les hausses sont comparables, à respectivement 1,2% et 0,3%. Au Grand-Duché, la variation est de +1,6% pour les salaires et de +1,3% pour les autres coûts.

Il est intéressant de comparer ces taux, au 3e trimestre 2013, avec les données précédentes, toujours observées en valeur nominale, par rapport au même trimestre de l’année précédente (et corrigée des jours ouvrables). Pour le Luxembourg, au 2e trimestre 2013, l’écart était de +2,3% sur les salaires et de 2,4% pour les autres coûts. Quant au 1er trimestre de cette année, on y observait une variation de 5% sur les salaires et traitements, de 4,9% pour les coûts non-salariaux.

On est donc dans une tendance baissière, tout du loins dans une hausse freinée.

Le non-marchand moins coûteux

L’analyse Eurostat permet d’aller plus loin, en observant les divergences entre secteurs ou types d’activités. La variation des coûts horaires est ainsi très différente selon que l'on se trouve dans l’économie marchande ou dans la partie de l’économie dite non-marchande. Ce n’est évidemment pas une surprise en soi mais les chiffres sont clairs.

Pour ce 3e trimestre, la variation moyenne est de +1,6% (1,7 pour les salaires, 1,5 pour les coûts non-salariaux) dans l’économie marchande. Elle a été de 1,2% dans le «non-marchand», avec 1,3% de hausse sur les traitements et 0,9% de différence sur les avantages extra-salariaux.

La construction, plus que les services

Autres comparaisons intéressantes, celles que l'on peut faire à l’intérieur des secteurs marchands, entre de grandes activités, l’industrie, la construction et les services.

Pour le Luxembourg, la variation moyenne (salaires et autres coûts) s’établit à +0,8% pour l’industrie, au 3e trimestre 2013. Elle est de +1,7% dans l’important secteur des services. Et elle est de +2,1% dans le secteur de la construction.

Cette dernière donnée peut surprendre, surtout quand on observe en parallèle que la moyenne européenne, tant dans la zone euro que dans l’UE28, a baissé de 0,2%... Au Grand-Duché, les coûts horaires de la main d’œuvre dans la construction ont augmenté sur un an (de trimestre à trimestre, pour rappel) de 2,2% pour la part salariale, et de 1,7% pour la partie des coûts non salariaux.