Claude Hirtzig et Marc Hostert (FUSE) défendent l’entrepreneuriat qui a des idées et des opportunités. (Photo: archives paperJam)

Claude Hirtzig et Marc Hostert (FUSE) défendent l’entrepreneuriat qui a des idées et des opportunités. (Photo: archives paperJam)

La Fondation des Universitaires en Sciences économiques (FUSE), soutenue par les Chambres de Commerce et des Métiers, a lancé le premier système de microcrédit au Luxembourg. «Coup de pouce» aidera les idées à éclore dans des niches de proximité.

Le microcrédit n’est pas un concept né de la dernière averse. Mais le microclimat de la place financière luxembourgeoise ne se prêtait peut-être pas à cette formule jusqu’ici.

«La promotion de l’entrepreneuriat passe par un accompagnement, des idées, des services et de l’argent», résume Marc Hostert, président de la FUSE. Celle-ci unit depuis plus de dix ans quelque 800 économistes, qui ont décidé de mettre en avant l’esprit d’entreprise, cette petite fibre qui n’était pas si évidente à insérer dans le tissu national. «Il y a vingt ans, le jeune Luxembourgeois pensait d’abord à entrer dans la fonction publique ou dans une banque, pas à développer son idée en indépendant, ose Marc Hostert. Aujourd’hui, les besoins demeurent et les opportunités sont à saisir.»

Aider au démarrage

Des idées, il y en a beaucoup. Des moyens de les mettre en œuvre font, par contre, parfois défaut. Car, paradoxalement, s’il existe des instruments d’aide pour la création ou le développement d’entreprises, les besoins modestes, pour des projets très locaux, artisanaux ou commerciaux, le plus souvent d’initiative individuelle, n’ont pas accès aux petites mises pour amorcer l’activité.
«Une idée peut être très bonne - un commerce de proximité, un artisan de quartier, un produit de niche- mais peut butter sur le financement de besoins fondamentaux à son émergence. C’est trop petit ou trop risqué pour une banque ou un organe classique», note Frédéric Becker, responsable du projet «Coup de Pouce» au sein de la FUSE.
Le coup de pouce, précisément, est là pour permettre l’étincelle, selon le principe du prêt d’honneur : un montant pouvant aller jusqu’à 5.000 euros par dossier, sans intérêt ni garantie, remboursable dans les deux ou trois ans une fois l’activité lancée… L’aide peut tomber à pic, pour acheter le matériel de démarrage, trouver un emplacement commercial, voire servir de garantie locative pour un lieu qui, sans elle, resterait inaccessible…

En quelques semaines

Pour y prétendre, les porteurs de projet doivent montrer quelques compétences techniques, disposer des autorisations légales et s’expliquer devant un jury d’économistes de la Fuse. «Nous avons déjà quelques dossiers dans le pipe-line, et un premier projet a été aidé, en quelques semaines», précise Claude Hirtzig, trésorier de la fondation.
Ce dossier est d’ailleurs emblématique: le couple Entringer a la nationalité luxembourgeoise par filiation, a débarqué du Brésil il y a un an et a lancé, en un mois, «Coccinelle», une micro-entreprise de fabrication et de vente directe de bougies d’art… Coccinelle a décroché 2.300 euros, pour acquérir outillage et matériaux, puis démarrer son atelier de production dans un abri de jardin. Micro-entreprise, micro-crédit mais maxi-coup de pouce, à l’échelle des besoins.
«On remarque d’ailleurs», glisse un des membres de la fondation impliqué dans le projet, «que les demandes n’ont rien d’exorbitant. Personne n’a encore prétendu au maximum éligible de 5.000 euros». L’intérêt est ailleurs, dans l’arrosage parcimonieux mais efficace, souple et disponible rapidement, d’une idée qui ne demande qu’à germer…

Enclencher une dynamique

En tout cas, «Coup de Pouce», premier micro-crédit made in Luxembourg, espère se frayer un chemin pour rencontrer les besoins bien réels. Le formulaire de demande est en ligne sur www.fuse.lu ou www.eco.lu. Les Chambres de Commerce et des Métiers jouent le jeu et relaient le message aux candidats entrepreneurs.
Et si, très vite, les budgets de la fondation étaient victimes du succès de la formule? «Pour l’instant, on a programmé la possibilité de financer jusqu’à huit projets, sur cet exercice, dit Marc Hostert. Par la suite, nous aimerions enclencher une dynamique, inspirer des parrains voire des autorités politiques. Le microcrédit est une vraie solution à de vrais soucis.»
L’esprit d’entreprise a ses chantres et a déjà, par le biais de FUSE, un séminaire annuel qui atteint sa 12e édition cette année (les 11 et 12 novembre) et même une émission de télé, Success Story, mise en place par RTL et qui prépare sa deuxième saison. On en reparlera…