Avec 88% des voix (231 bulletins pour, 20 contre et 8 blancs) en sa faveur, Corinne Cahen peut compter sur un large soutien des délégués du DP qui étaient réunis samedi matin au Tramsschapp pour un renouvellement des cadres du parti. La nouvelle présidente succède à Xavier Bettel, qui était à la tête du parti depuis janvier 2013 et qui avait récemment annoncé renoncer à son poste.
C’est au Premier ministre et président sortant qu’il est revenu d’entamer les discours de fond, après l’introduction d’usage du secrétaire général sortant Gilles Baum.
Rassurant les membres du parti quant au maintien de son engagement, le Premier s’est réjoui de compter sur Corinne Cahen, tout en rappelant son ascension politique rapide. Son premier scrutin lors des élections législatives anticipées de 2013 lui a permis une percée remarquée dans la capitale, avec une entrée au gouvernement dans la foulée en tant que ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région.
Le passage de témoin s’est effectué samedi matin entre deux collègues à l’exécutif, mais aussi et surtout deux amis.
Âgée de 42 ans comme Xavier Bettel, Corinne Cahen aura désormais la tâche de coordonner la mise en marche de son parti vers les prochains scrutins: les communales en 2017 et les législatives en 2018.
«Cela ne changera pas beaucoup au niveau de mon agenda puisque j’étais déjà très présente sur le terrain», indique la nouvelle présidente du DP qui reste au gouvernement et compte s’appuyer sur son équipe pour préparer ces échéances électorales.
«Nolauschteren, matmaachen, zesummenhalen»
Le DP s’est d’ores et déjà choisi sa «baseline», avec un accent sur le collectif, tant du côté de la base militante que de la population.
Dans le discours prononcé - à l’aide de sa tablette - avant le résultat du vote à bulletin secret, Corinne Cahen a, tout comme l’avait fait Xavier Bettel quelques minutes auparavant, défendu la politique du gouvernement en place depuis deux ans. Et donc l’apport du DP.
Notre responsabilité est de donner une perspective à nos enfants.
Corinne Cahen, présidente du DP
Les causes et les conséquences des attentats de Paris sont ainsi revenues dans les différentes interventions comme des problématiques transversales. «Nous devons traiter les problèmes à la base, également au Luxembourg. Nous devons éduquer et intégrer les plus jeunes afin que l’ascenseur social fonctionne», a déclaré Corinne Cahen.
Une nouvelle génération aux commandes
Sur le plan de l’organisation, c’est une nouvelle équipe et une génération de trentenaires et de quadras qui arrive aux côtés de Corinne Cahen pour former le comité exécutif du DP. Xavier Bettel avait d’ailleurs souhaité une modification à l’ordre du jour pour que le vote se fasse sur l’ensemble des candidats (un seul par poste).
Le député et échevin de la commune de Dippach, Max Hahn (34 ans) devient 1er vice-président.
Son collègue à la Chambre et bourgmestre de Mondorf-les-Bains Lex Delles (31 ans) devient 2e vice-président, aux côtés du secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche ainsi qu’au Logement Marc Hansen (44 ans). Il renforce ainsi son statut d’homme fort au sein du DP et apporte une représentation du Nord dans le comité exécutif.
Plébiscité par ses supporters lors de son allocution, Marc Ruppert, président sortant des jeunes libéraux est l’une des figures à suivre au sein du DP, particulièrement dans la capitale. À 31 ans, c’est le rôle clé de secrétaire général qui lui est confié.
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— Demokratesch Partei (@dp_lu) 28 Novembre 2015
L’échevin de la capitale Patrick Goldschmidt (45 ans) est quant à lui confirmé au poste de trésorier.
Assumant son bilan gouvernemental, le DP reconnaît que de nombreux chantiers restent à accomplir pour moderniser le pays et «assurer un avenir aux prochaines générations», comme l’a indiqué Xavier Bettel.
À l’instar de tout parti au pouvoir, le DP devra dans les prochains mois rester dans la continuité des actions gouvernementales où les partenaires LSAP et Déi Gréng font aussi peser leurs intérêts. Tout en s’assurant une visibilité et une autonomie d’idées.
Les discours de samedi matin ont d’ores et déjà montré que les nouveaux responsables étaient prêts à échanger avec l’opposition sur le terrain des idées.