Renégocier une convention collective, dans un cadre rassurant pour l'avenir des sites. C'est un voeu qui reste de saison. (Photo: OGBL/archives)

Renégocier une convention collective, dans un cadre rassurant pour l'avenir des sites. C'est un voeu qui reste de saison. (Photo: OGBL/archives)

Le 17 janvier sera, peut-être, une date charnière, pour la convention collective ArcelorMittal. Le leader sidérurgiste mondial attend, ce jour-là, des réponses syndicales à ses dernières propositions. On y parle diminution des jours de repos extralégaux et gel temporaire des salaires, importantes mesures de compensation aussi, ainsi que de garanties de modernisation du Train 2 à Belval et de plateformes d’expédition à Belval et Differdange. Les bases commencent à être consultées sur les sites luxembourgeois et les retours sont demandés pour la mi-janvier.

Pourtant, tout semblait au point mort avant les fêtes. Mais à présent, tant du côté des syndicats que du côté du sidérurgiste, il y a des espoirs avoués. Au moins de retrouver le chemin de la table des négociations.

De la pression à la facilitation

Les effets des conventions collectives négociées chez ArcelorMittal s’arrêtaient au 15 décembre. Avant les fêtes, la direction luxembourgeoise avait envoyé un courrier au personnel. Il y était rappelé ce qui serait, le cas échéant, perdu par les salariés: jours de repos et jours fériés extra-légaux, certaines primes d’équipe…

Pression? Anti cadeau de Noël? Façon objective de présenter les choses? Dans tous les cas, juste après cette lettre (très diversement perçue), et juste avant les congés, les parties syndicales ont à nouveau rencontré les représentants d’ArcelorMittal. Le ministre Nicolas Schmit, à nouveau installé sur le siège de l’Emploi et du Travail, a servi de médiateur, de «facilitateur» dans une démarche assez inédite, histoire de ramener les protagonistes à discuter.

Sortir du grand ralenti

De l’aveu même de Jean-Claude Bernardini, secrétaire syndical de la branche sidérurgie de l’OGBL, «il y a eu des choses intéressantes». Pas tant sur les propositions directement liées à la convention collective échue et à renouveler (a priori rien qui surprenne au point de ne pas être discutable), mais plutôt sur certains éléments de plan industriel, allant au-delà du plan Lux 2016 (datant de 2013).

Ainsi, quelques éléments semblent rassurants pour le site de Rodange, toujours au grand ralenti mais qui pourrait, selon la conjoncture, s’ébrouer quelque peu en 2014 et favoriser une relance de production en 2015. «C’est ce qui a été entendu, par nous et le ministre», précise le syndicaliste. «Étonnamment, on a un peu de mal à avoir une version écrite du PV qui corresponde bien. Nous avons demandé les corrections. On en est à la troisième version…»

Investir demain, négocier bientôt

En revanche, pas de doute sur les intentions favorables, confirmées ce mardi par le porte-parole d’ArcelorMittal, envers les sites de produits spécifiques, Differdange et surtout Belval. «Il y a bien une volonté d’investir, en plus de ce qui a déjà été réalisé», dit-on au siège d’ArcelorMittal. On évoque entre 100 et 200 millions d’euros d’investissements, en trois phases. Notamment pour moderniser l’outil de Belval, dont les palplanches restent un produit phare mondialement demandé.

Dans l’immédiat, la priorité est à la négociation. Quand? Au-delà du 17 janvier, donc… Il n’y a pas de date fixée pour un retour à table, qui pourrait à nouveau se faire sous l’égide du ministre facilitateur. On n’en est pas à entrevoir une tripartite. Mais chacun semble s’accorder pour trouver des raisons de croire dans un processus relancé pour une convention collective renouvelée.