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 (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Après la pétition pour que leur langue maternelle devienne la langue administrative et judiciaire officielle du pays, la Chambre des députés a débattu cette semaine d’une autre pétition de Luxembourgeois préoccupés: cette fois, contre l’introduction du français dans les crèches et maisons relais. Les auteurs défendaient leur position devant les députés, en feignant ignorer que leur hypothèse principale, à savoir que des enfants qui auront à maîtriser plusieurs langues doivent d’abord apprendre une langue «à cent pour cent», ne tient plus la route et est scientifiquement obsolète. Néanmoins, le concept du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch (DP), de promouvoir le luxembourgeois et le français dans les crèches à un âge précoce laisse encore beaucoup de questions sans réponse.

Matière à négocier

Le 22 mars, le gouvernement a décidé que l’Université du Luxembourg «pourrait», à partir de la rentrée académique 2020, démarrer un premier cycle d’études médicales menant au bachelor. Cela ne serait que la première étape d’une «Luxembourg Medical School», dont le concept a été développé par l’Uni.lu et son vice-recteur, Ludwig Neyses, en 2013 déjà, et qui devait proposer les six années d’études de base en médecine jusqu’au grade de master. Or, cette extension des études, dont seule la première année existe à ce stade à l’Université du Luxembourg, n’est pas encore chose acquise. L’Université du Luxembourg négocie toujours avec les universités à Strasbourg, Nancy et Homburg/Saar concernant l’interopérabilité d’un bachelor luxembourgeois avec leurs études de master. S’y ajoute la question juridique, voire diplomatique, de savoir si la discrimination positive des étudiants luxembourgeois aux universités étrangères pourra continuer – voire être encore élargie. Voilà pourquoi l’Association des étudiants en médecine luxembourgeois se montre très déçue: à ses yeux, ce bachelor ne servirait à rien.

Attention, conjoncture favorable!

L’économie tourne, les recettes coulent, et le solde structurel baisse; le tout plus rapidement que prévu. Car seulement quatre semaines après l’envoi à Bruxelles du Programme de stabilité et de croissance (PSC), qui prévoyait que le Luxembourg resterait confortablement au-dessus de la limite de -0,5 pour cent d’objectif budgétaire à moyen terme (seulement revu à la baisse l’année dernière), le Statec estime que ce seuil sera atteint l’année prochaine. La valeur plancher, en-dessous de laquelle des mesures de correction budgétaire devront être initiées selon la règle d’or budgétaire adoptée par tous les États membres de la zone euro, risque d’être touchée, alors même que le Statec prévoit des surplus des administrations publiques plus élevés, aussi bien pour 2017 que pour 2018, en raison de recettes fiscales plus importantes. En l’occurrence 300 millions d’euros pour 2018, que le gouvernement ne comptabilisait pas dans le PSC présenté il y a un mois.