La BCL? Un monde d'hommes. (Photo: BCL)

La BCL? Un monde d'hommes. (Photo: BCL)

Le journal officiel (Mémorial B) annonce ce vendredi le renouvellement pour six ans des mandats de trois membres du conseil de la Banque centrale du Luxembourg (BCL). Alors que le programme de la coalition DP, LSAP, Déi Gréng promet de promouvoir une «représentation équilibrée entre femmes et hommes dans tous les domaines et à tous les niveaux», le conseil de gouvernement – qui nomme six des neuf membres, les trois autres mandats étant occupés par les membres du comité de direction – n’a pas hésité à reconduire trois hommes, alors que le conseil de la BCL ne compte actuellement qu’une seule femme, Betty Fontaine en l’occurrence, arrivée en janvier 2013.

L’assureur Pit Hentgen, placé au conseil en 2002 après que le mandat de l’ancien Premier ministre CSV Pierre Werner resta inoccupé pendant près de deux ans, va donc rempiler pour un mandat de six ans, jusqu’en juillet 2020.

Le réviseur d’entreprises Claude Zimmer, à la tête d’une société qui propose également des services de conseils fiscaux et de trusts, s’est également vu reconduit pour six ans. Il était rentré à la BCL en 2008, en même temps que l’ancien juge luxembourgeois à la Cour de Justice de l’UE, Romain Schintgen, qui a eu lui aussi droit à un second mandat. Il aura 81 ans en 2020, mais il n’est pas le doyen du conseil puisqu’il est battu par l’ancien Vice-Premier ministre Jacques F. Poos, LSAP, qui a quatre ans de plus que lui et qui fut nommé en juillet 2006. Il en est à son deuxième mandat et soufflera ses 83 bougies en fin de mandat, en 2018. 

On peut regretter que le gouvernement ait raté l'occasion de féminiser davantage la BCL, mais il faut aussi déplorer l’absence dans le conseil d’un représentant du monde universitaire. Pas plus qu'on y retrouve de syndicalistes. Bref, il s'agit d'une assemblée de banquiers et de patrons qui siège à la Banque centrale du Luxembourg. Ce qui ne manque pas de piquant quand on se rappelle que la nomination de son ancien gouverneur Yves Mersch, au directoire de la Banque centrale européenne à Francfort, avait faillit capoter en 2012 en raison de l'absence de parité à la tête de l'institution.

Exit les représentants du monde académique

Depuis le départ en juillet 2012 du professeur à la London School of Economics, Yves Nosbusch, passé chez BGL BNP Paribas, qui avait lui-même remplacé le chercheur et professeur de l’Uni.lu Patrice Pieretti (il était entré à la BCL à la création de l’institution en 1998), il n’y a plus de représentant des milieux académiques.

Outre Betty Fontaine, directrice générale de la Brasserie Simon, la BCL compte parmi les membres de son conseil Michel Wurth, qui a quitté en avril dernier la direction générale d’ArcelorMittal pour en rester un des administrateurs. Il est désormais le vétéran de la BCL qui ne compte plus de représentant du monde syndical depuis le départ de Mathias Hinterscheid en 2008.

Selon les statuts de la BCL, les attributions du conseil sont de déterminer la politique d'affaires de la BCL, d’arrêter les lignes directrices relatives à la situation patrimoniale de la Banque, d’approuver annuellement le budget, les comptes financiers et le rapport de la direction, de discuter les mesures de politique monétaire et économique et de donner son accord avant l'utilisation du fonds de réserve de la BCL.

Le conseil est présidé par le gouverneur Gaston Reinesch. Il est composé des deux autres membres de la direction, Pierre Beck et Serge Kolb.