Les scientifiques européens pourront analyser l’atmosphère de l’astre solaire et recueillir des images et des données des régions polaires ainsi que de la face non visible depuis la Terre grâce au lancement du satellite Solar Orbiter en février 2020. (Photo: Gorodenkoff)

Les scientifiques européens pourront analyser l’atmosphère de l’astre solaire et recueillir des images et des données des régions polaires ainsi que de la face non visible depuis la Terre grâce au lancement du satellite Solar Orbiter en février 2020. (Photo: Gorodenkoff)

Si les pays de l’Union européenne n’ont pas abdiqué toute ambition en matière d’exploration et de recherche spatiales, celles-ci ne sont en tout cas pas tournées vers la planète rouge. En janvier 2018, lors de sa conférence annuelle, Johann-Dietrich Wörner, le patron de l’Agence spatiale européenne (ESA), a clairement laissé entendre qu’aucun astronaute ne sera envoyé sur Mars dans les prochaines années. En cause: les radiations cosmiques très élevées qui pourraient endommager l’ADN des candidats aux contrées lointaines et provoquer des cancers. Pour l’heure, les ambitions de l’Europe dans le domaine de l’exploration habitée se cantonnent au projet d’un village lunaire, où la première colonie pourrait s’implanter après 2030.

Des projets scientifiques en pagaille

Si l’ESA ne place pas sa priorité dans les missions habitées, elle garde néanmoins la tête dans les étoiles. L’agence envisage en effet de lancer pas moins de quatre importantes missions spatiales d’ici 2025. Ainsi, le satellite Aeolus, dont le lancement est prévu pour fin août 2018, permettra de comprendre plus en détail, grâce à une technologie laser de pointe, les dynamiques atmosphériques et de fournir les informations-clés pour améliorer les prévisions météorologiques sur Terre.

En octobre 2018, ce sera au tour de la mission BepiColombo d’envoyer deux sondes, dont l’une appartenant à la Jaxa (Japan Exploration Exploration Agency), en direction de Mercure afin d’étudier la géologie, la composition, l’atmosphère et le champ magnétique de la planète la plus proche du soleil. Arrivée sur site prévue pour 2025.

Autre projet bien avancé, le télescope spatial Cheops, réalisé en partenariat avec un consortium scientifique dirigé par la Suisse, s’envolera à la fin de l’année. Il sera dédié à l’observation détaillée d’exoplanètes qui gravitent autour d’étoiles proches du système solaire. Enfin, dernier fer au feu de l’ESA, le satellite Solar Orbiter devrait quitter la Terre en février 2020 pour s’approcher du Soleil à une distance jamais atteinte auparavant. L’occasion pour les scientifiques européens d’analyser l’atmosphère de l’astre et de recueillir des images et des données des régions polaires ainsi que de la face non visible depuis la Terre. 

Au Luxembourg, le secteur spatial a également pris de l’ampleur. La loi autorisant le «space mining» adoptée en juillet 2017 – une première en Europe – a permis l’arrivée sur son sol de plusieurs acteurs majeurs tels que les américaines Planetary Resources et Deep Space Industries, la japonaise Ispace ou l’allemande Blue Horizon.