Jean-Luc Mines: «Je sens émerger un élan d’optimisme.» (Photo: Julien Becker)

Jean-Luc Mines: «Je sens émerger un élan d’optimisme.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Mines, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«Ce n’est pas un événement, mais plutôt un constat empirique qui m’a le plus marqué en ce début d’année: je sens, au travers d’un très bon démarrage de notre business, émerger un élan d’optimisme au sein de nombreuses sociétés. Cet optimisme se traduit sur le terrain par une volonté de développer de nouvelles stratégies de communication.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Le pilier essentiel est celui de réussir à faire le lien entre le digital et le classique. Si une agence ne passe pas ce virage, elle n’a aucun avenir. Aujourd’hui, et demain plus encore, il faut pouvoir proposer une stratégie au client qui soit hyper cohérente entre le digital et le classique. Le métier reste fondamentalement le même et s’il fallait le résumer en un mot, ce serait ‘informer’. Toutefois, l’approche a changé: nous ne faisons plus seulement de la communication pour nos clients, mais pour les clients de nos clients. En d’autres termes, avec les nouveaux médias et la mobilité, nous devons aller chercher ces derniers et pour cela, les connaître, les suivre, orienter notre approche selon leurs regards. Rien ne doit nous échapper sur leurs goûts, leur lieu de résidence, leurs moyens de déplacement, leurs activités. Nous devons développer une stratégie microscopique présentée, bien sûr, sous forme attractive.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Notre métier requiert des spécialistes et sur ce point nous sommes très exigeants. Mais il y a également le facteur humain qui nous est important. Pour résumer, il nous faut des personnes compétentes, sympathiques et qui savent tout autant s’intégrer à une équipe et se prévaloir d’une forte capacité d’autonomie. Donc pour répondre à votre question, la difficulté est de trouver des profils qui allient les compétences professionnelles et les qualités humaines.

Quel type de manager êtes-vous?

«Mon approche managériale repose en grande partie sur la volonté de maintenir un esprit de corps entre chacun de mes collaborateurs. Un travail d’équipe passe par une bonne entente, entente qui est tributaire des compétences de chacun et de leur sens des responsabilités. La première de nos étapes est donc de recruter les bonnes personnes. Ensuite, pour maintenir des liens forts et étroits, nous avons opté pour un agencement ouvert des bureaux, des rencontres fréquentes et un esprit d’équipe forgé autour de valeurs communes.

Quelles sont vos principales qualités?

«À l’époque je savais prendre le temps d’écouter, de comprendre les besoins de chacun, d’aller au fond des choses. Maintenant je suis un brin plus impatient. Par ailleurs, je suis quelqu’un qui ne lésine pas sur la qualité et mon seuil d’exigence est donc très élevé.

Et vos principaux défauts?

«Je pense que je vais parfois trop vite, que je ne prends pas suffisamment le temps. Comme je l’ai dit, avec le temps, j’ai tendance à devenir impatient.

Si vous aviez dû exercer un autre métier, qu’auriez-vous aimé faire?

«Il fut une époque où je voulais devenir vétérinaire. Mais la vue du sang m’insupportant, j’ai vite renoncé. Aujourd’hui, je pense que professeur de golf est une activité qui pourrait me plaire. Mais pour cela, il faut beaucoup de talent…

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Cela fait 25 ans que Mikado est présent sur le marché et je pense que si la tendance continue dans la direction prise en ce début d’année, nous ferons nombre de belles choses en l’espace des cinq années à venir. Pour cela, nous devons continuer à suivre, voire anticiper, les tendances du marché et nous y adapter.»