Thierry Delperdange (Communication, Coaching et Développements) (Photo: Olivier Minaire)

Thierry Delperdange (Communication, Coaching et Développements) (Photo: Olivier Minaire)

Chaque décennie semble marquée par une « crise »: au cap des 30, 40 ou 50 ans, nombreux sont les individus à ressentir un besoin de faire le point, de se remettre en question. Cause régulière de ces moments de flottement étrange : la recherche d’un objectif de vie, d’une raison, pour expliquer le chemin déjà parcouru et la quête d’une signification à celui que l’on emprunte.

Pour Thierry Delperdange, fondateur de Communication, Coaching et Développements, « dans notre culture occidentale, où une forme d’individualisme s’est développée, la question des objectifs de vie relève d’une question toute personnelle que les rencontres, les expériences professionnelles, sociales, privées, vont contribuer à nourrir. Et donc les questions relatives au sens de la vie pourront arriver à tous les moments… »

Si la quarantaine semblait être une période charnière, plus favorable à ce type de questionnement, la génération des digital natives semble aujour­d’hui y être sensible plus tôt. Pour Thierry Delperdange, les questions seraient donc celles, non pas d’une génération, mais d’une époque. « Les situations dites de crise pouvaient apparaître au siècle dernier comme des épisodes transitoires qui permettaient juste de redémarrer de plus belle, alors que les questions actuelles semblent plus fondamentales. La crise semble devenir un état permanent dont l’humanité se sortira en réinventant le système : l’environnement et l’avenir de la planète, la forme de l’économie et des richesses qu’elle génère, la cellule familiale, sont autant de chantiers auxquels nous sommes invités à participer. »

De fait, la plupart du temps, la définition des objectifs de vie se recoupe avec la problématique de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
« Cet équilibre se trouve évidemment en tête du hit-parade des questions qui sont posées spontanément dans ce type de démarche. Je crois qu’il est plus juste de parler de la culture d’une juste attitude dans les différents rôles que nous avons à jouer. » Autrement dit, l’être humain n’étant pas constitué de cloisons étanches, chacun est amené à être simultanément manager, dirigeant(e), employé(e) mais également parent, ami(e) ou confident(e).
C’est dans chaque rôle qu’il convient de définir des objectifs et des valeurs qui permettront de clarifier ses attitudes, d’identifier ses attentes et ce qui doit être mis en œuvre pour trouver une réponse. Et pour se faire, la pratique du « Connais-toi toi-même » est indispensable… Avec humour, Thierry Delperdange souligne comment, avec cette invitation faite à l’individu de « découvrir sa propre conscience…, Socrate a inventé le coaching cinq siècles avant J.-C. ! »

Mais qu’y a-t-il à gagner, à s’intéresser à sa vie et à ses objectifs ? « En fait, tout ! C’est un exercice agréable de découvrir ce que nous aimons, de mettre des mots sur le sens que nous voulons donner à nos actions, de définir un fil rouge de ce que nous sommes. » Plus concrètement, cela peut permettre d’éviter des erreurs et de substituer à des objectifs chiffrés, froids ou impersonnels, des mots et du sens adapté à chacun.
Sans tomber dans l’angélisme, il est possible de développer des comportements moins agressifs, plus positifs, car remis en perspective avec une personnalité et un contexte particulier. « En affirmant clairement ce que nous sommes et ce que nous voulons, nous pouvons révéler qu’au cœur de nous-mêmes, nous savons ce qui est bon pour nous et donc pour celles et ceux qui nous entourent. »