Une audience devait déjà avoir lieu en septembre dernier, puis en janvier. (Photo: archives paperJam)

Une audience devait déjà avoir lieu en septembre dernier, puis en janvier. (Photo: archives paperJam)

Les faits d’actualité se succèdent, mais ne se ressemblent pas forcément pour le F91 de Dudelange. Sacré d'un souffle champion de la division nationale ce week-end, pour la 12e fois, son nom réapparaît dans le cadre d’une affaire judiciaire en périphérie footballistique.

Elle concerne en effet la prétendue faveur qu’aurait reçue le gardien de but (également de l’équipe nationale) Jonathan Joubert du mécène et père spirituel du club, Flavio Becca, pour rester à Dudelange. Une faveur, ou plutôt un appartement vendu en avril 2012 au joueur à un prix prétendument en dessous du marché. Or, la vente de cet appartement avait été considérée comme un abus de biens sociaux par Eric Lux, associé à Flavio Becca dans la société de promotion immobilière Trivola. La vente de cet appartement aurait en effet été contraire aux intérêts de Trivola, estimait M. Lux.

D’où la plainte adressée le 17 juin 2015 à la Fédération luxembourgeoise du football (FLF) par Eric Lux et sa société Ikomodos. Sans que la FLF ne décide toutefois d'entamer de procédure disciplinaire.

Une plainte avait aussi été déposée par Eric Lux et Ikomodos auprès du procureur d’État de Luxembourg.

«Après une enquête de la police judiciaire, il s’est trouvé que la vente de l’appartement à Jonathan Joubert s’était faite à un prix normal et, pour le surplus, que bien avant cette vente, le joueur avait déjà prolongé son contrat avec le F91 jusqu’en 2014. Les affirmations d’Eric Lux étaient donc gratuites et fausses», indique Me Pol Urban, avocat de Flavio Becca, dans un communiqué de presse diffusé ce lundi.

Le Parquet a ainsi classé sans suite la plainte de M. Lux vendredi, le 20 mai.

Joint par Paperjam.lu, Eric Lux n’a pas souhaité commenter cette décision de justice.

La (gué)guerre continue

C’est désormais une autre manche qui débute, puisque le classement sans suite de la plainte permet à la procédure lancée cette fois par Flavio Becca de se poursuivre devant la chambre correctionnelle. Suite aux démarches entreprises par Eric Lux à son encontre, Flavio Becca avait déposé plainte contre son associé pour calomnie et diffamation. 

L’audience de la chambre correctionnelle de ce lundi 23 mai a fixé au 28 novembre la date à laquelle Eric Lux devra venir s’expliquer au tribunal. 

Pour l’avocat de Flavio Becca, les démarches d’Eric Lux «faisaient partie d’un chantage global», «ce dernier essayant de se faire attribuer une partie du patrimoine du fonds Olos qui ne lui revenait pas». 

Une «guerre» entre associés et deux familles qui était apparue au grand jour en décembre 2014 et qui concerne le fonds Olos (dont le chantier phare est le Ban de Gasperich), détenu par les deux hommes d’affaires via leur sociétés depuis 2009. À quelle hauteur respective? Cette question attise la guerre des clans.  

Selon des documents dont Paperjam.lu avait pris connaissance à l’époque, plus de 90% seraient détenus par le groupe Becca et le reste par les sociétés d’Eric Lux. Mais celui-ci, et c’est l’objet du litige, fait valoir une convention signée en novembre 2010 qui aurait prévu une redistribution des cartes à 50/50 à mesure du développement des projets immobiliers communs.

Le conflit avait ensuite rejailli sur leurs filiales, en particulier la société de gestion de patrimoine familial Kurt Constructions dont les comptes 2012 n’avaient pas été approuvés, faute d’entente sur la gouvernance entre actionnaires. 

De procédure en procédure, le divorce semble sinon officiellement consommé, du moins acté entre les deux hommes.