Anne Pedon-Flesch: «Il aura donc fallu exactement trois ans pour gommer les effets de la crise.» (Photo: Andrés Lejona/archives)

Anne Pedon-Flesch: «Il aura donc fallu exactement trois ans pour gommer les effets de la crise.» (Photo: Andrés Lejona/archives)

Pour la 7e fois depuis l’été 2008, le réseau Entreprendre en Lorraine-Nord (ELN), qui regroupe plus de 130 entreprises (dont quelques-unes établies au Luxembourg) représentant quelques 23.000 emplois, a publié son «Indice ELN».

Et pour la 5e fois consécutive, cet indice s’affiche en hausse, franchissant même la barre des 1.000 points pour s’établir à 1.004 points, soit pratiquement le niveau du tout premier indice de juin 2008 (1008). «De manière générale, il aura donc fallu exactement trois ans pour gommer les effets de la crise», résume Anne Pedon-Flesch, la présidente du réseau ELN.

Cet indice est un indicateur à la fois factuel et prospectif. Il se base sur un échantillon représentatif d’une trentaine d’entreprises, tous secteurs et toutes tailles confondus, interrogées sur un certain nombre de problématiques clés (carnets de commandes, état des stocks, situation financière, emploi, investissements…)

Fragilité latente

Au dernier pointage, en janvier, l’Indice ELN s’affichait à 980 points et avait déjà progressé de près de 100 points par rapport à juin 2010 (885 points). Si, pour juin 2011, la hausse est plus modérée (+2,4%), elle n’en demeure pas moins réelle, même si certains aspects restent encore préoccupants, signes d’une fragilité encore latente.

«En ce qui concerne l’activité et les carnets de commandes, les clignotants étaient toujours au vert sur le tableau de bord des entreprises du panel au cours du premier semestre 2011», note le communiqué du réseau, qui fait état, en revanche, d’un niveau de 15% des entreprises interrogées mentionnant une situation financière «faible». Elles n’étaient «que» 12% il y a six mois.

De même un tiers des répondants font état d’une réduction de leurs marges et un quart d’un faible niveau de trésorerie. «Dans les différents secteurs d’activité, ce sont toujours l’énergie, la mécanique (les prestataires de l’automobile) et la métallurgie qui font figure de locomotives, rejointes cette fois par un assez bon comportement du bâtiment au terme du premier semestre. La situation est plus contrastée dans les services.»

Embauches et investissements

Sur le front de l’emploi, 40% des entreprises envisagent une hausse de leurs effectifs dans les six prochains mois. En début d’année, elles étaient 45% à entrevoir des perspectives d’embauche.

Quant aux perspectives de développements, elles sont inchangées par rapport à janvier dernier, puisque 85% des entreprises du panel affirment vouloir maintenir ou augmenter leurs investissements.

A noter, enfin, que 90% des entreprises membres du réseau ELN se sont prononcées en faveur de la création d’une zone franche en face d’Esch-Belval, du côté français de la frontière. Une telle création serait, selon elles, «une solution de dynamisation de la région Nord Lorraine».